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1 Ça vaut de l’or !
Recycler l’or, est-ce l’avenir ?
L’or est précieux : personne ne le jette… N’est-ce pas ?
Les appareils électroniques comme les smartphones contiennent de l’or. Si on les jette, l’or part aussi à la poubelle.
La demande d’or a beaucoup augmenté.
L’extraction de ce métal précieux est non seulement coûteuse, elle nuit également à l’environnement et à la santé. Voilà pourquoi le recyclage est aujourd’hui plus important que jamais.
De nouvelles techniques permettent de récupérer l’or – même en petites quantités – provenant d’appareils hors d’usage. Dans les ménages aussi, se trouve beaucoup d’or ancien… et pourrait être réutilisé.
2 1 Disque céleste de Nebra (copie), vers 1600 av. J.-C. Ce disque en bronze venant de l’actuelle Saxe-Anhalt est la plus ancienne représentation connue de la voûte céleste. Le soleil, la lune et les étoiles sont faits de plaques incrustées d’or. Un bateau navigue sur l’océan céleste d’horizon en horizon.
3 2 Feuille d’un livre d’heures, 15e siècle. De l’or en coquille orne les initiales de ce livre de prière pour laïcs et l’enrichit d’une décoration supplémentaire.
4 3 Or en coquille, 20e siècle. L’or en coquille est une peinture soluble dans l’eau fait de poudre d’or et de gomme arabique. Depuis le 12e siècle, il est utilisé dans les enluminures. Son nom vient du fait qu’on le fixait et le conservait dans des coquillages.
5 4 Coupe en argent doré de Berthoud, 1648. Ce récipient n’est pas seulement beau, l’or évite également le goût désagréable de l’argent. Collection « Rittersaalverein »
6 5 Sucrier doré, deuxième moitié du 19e siècleLa porcelaine était aussi surnommée l’« or blanc ». Ornée d’or jaune, elle apporte une touche de luxe et d’élégance à la table. Collection « Rittersaalverein »
7 6 Verre rubis doré, 19e siècle. En dissolvant un peu d’or dans le verre en fusion, on obtient un verre rouge. Le verre rubis doréétait très prisé aux 17e et 18e siècles. Il était censé conférer de la force et guérir.
8 7 Cadre doré, 19e siècle.
Le fait d’encadrer nos images a ses origines dans l’art religieux. Au début du 14e siècle, on commence à encadrer des images pour décorer les autels. On utilisait alorsle bois de vieilles portes ou de chaises recouvert de feuilles d’or. Collection « Rittersaalverein »
9 8 Alliances en or, 20e siècle.
Autrefois, seules les femmes portaient une alliance. Ce n’est que depuis le 16e siècle que les deux mariés expriment leur union en portant une bague identique, normalement à l’annulaire de la main gauche. On pensait que ce doigt était directement lié au cœur.
10 9 Vache en céramique dorée « Mira Moo Gold », 2002. Tout commença avec une action artistique et publicitaire en1998 à Zurich : dans toute la ville, des vaches en polyesterpeintes en couleurs furent installées. L’idée se répandit à travers le monde et beaucoup de ces vaches furent reproduites en plus petit format, comme cette vache de Margaret Pedrotti. L’originale ornait en 2002 la « Cow Parade » de San Antonio au Texas.
11 10 Bague en or avec texture textile en or de monnaie, 2003. Cette bague a été fabriquée par Kurt Neukomm, orfèvre de Berthoud, décédé en 2024. Elle est faite à partir de Vrenelis en or fondus.
12 11 Bijou « Binsenwahrheit «, 2005. Un objet de l’orfèvre de Berthoud Kurt Neukomm. Galets de l’Emme dorés, tiges de jonc (Binse en allemand) en argent avec une petite fleur en or jaune.
13 L’or alluvial
Premier orpaillage chez les Romains
Les collines de la Bessa se trouvent au pied des Alpes dans le Piémont. Elles ont été formées par les glaciers et les rivières qui, à l’ère glaciaire, ont déposé des alluvions provenant des Alpes. Ces sédiments contiennent de l’or.
Les Romains exploitaient ici au 1er siècle av. J.-C. des installations d’orpaillage. Des esclaves déblayaient les moraines. Ils entassaient les grandes pierres, transportaient le sable contenant de l’or dans des installations de lavage. Un réseau de canaux acheminait l’eau dans des rigoles en bois où le sable était lavé.
Dans les rigoles, de la bruyère des marais retenait l’or. En la brûlant, l’or restait dans les cendres.
14 Des tas de pierres témoignent encore aujourd’hui de l’orpaillage romain de la Bessa dans le Piémont, au sud de la ville de Biella. Photo : Werner Lüthi, 2009
15 Des canaux fixés avec des pierres amenaient l’eau vers les installations de lavage en bois. Photo : Werner Lüthi, 2009
16 « Destruction des montagnes »
L’extraction de l’or avec de l’eau
Ruina montium, destruction des montagnes : tel est le nom donné par les Romains à une méthode brutale dont ils se servaient dès le 1er siècle ap. J.-C. pour extraire de l’or.
Des milliers d’esclaves creusaient des galeries et construisaient des canaux et des réservoirs. L’eau s’engouffrait dans les galeries et provoquait l’effondrement de la roche. Les débris étaient alors emportés vers la plaine et l’or en était extrait.
Les « montagnes détruites » de Las Médulas en Espagne font partie du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.
17 Aujourd’hui, un paysage érodé de roche rouge et de profonds canaux d’extraction témoignent de la « destruction des montagnes» à l’époque romaine. Photo : Hermann Käser, 2018
18 L’eau jaillit de la galerie de la Cueva la Encantada et « détruisit » les montagnes de Las Médulas. C’est ainsi que les Romains extrayaient l’or. Photo : Hermann Käser, 2022
19 Ce dessin explique la technique de la ruina montium pour extraire de l’or. Illustration : Hugo Prades pour la Fundación Las Médulas, Léon
20 1 Bruyère des marais. De la bruyère des marais retenait les minéraux lourds et l’or dans des rigoles en bois.
2 Or lavé de la rivière Elvo. Sur les rives de l’Elvo dans la région de la Bessa dans le Piémont, des esclaves lavaient de l’or pour l’Empire romain.
21 3 Pièce d’or avec le portrait de l’empereur Valentinien III. En 1749, des ouvriers de la construction trouvèrent cette pièce du 5e siècle dans la cour du château de Berthoud. Collection « Rittersaalverein »
22 Peu d’or issu des anciennes mines
L’extraction de l’or du Moyen Age à nos jours
Après la chute de l’Empire romain, on arrêta d’extraire de l’or en Europe. Ce n’est qu’au 10e siècle que des mineurs recommencèrent à extraire de l’or.
A la fin du 15e siècle, les Espagnols arrivèrent en Amérique et commencèrent à soumettre le continent. Ils volèrent d’immenses quantités d’or aux populations d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud et le ramenèrent en Europe. L’extraction de l’or en Europe devint inintéressante.
Aujourd’hui encore, l’extraction de l’or en Europe est négligeable d’un point de vue économique.
23 En 1533, des Incas amenèrent des objets en or au conquistador espagnol Francisco
Pizarro pour obtenir la libération de leur roi Atahualpa en captivé. Pizarro fit malgré tout assassiner Atahualpa. Numérisation : Université Heidelberg, America (volume 6), planche 10
24 Du poison pour de l’or
Du mercure pour extraire de l’or
Le mercure permet de séparer l’or de la roche qui a au préalable été concassée et broyée. Il se lie à l’or et forme ce qu’on appelle un amalgame. Quand on chauffe ce dernier, le mercure s’évapore et seul reste l’or.
Le mercure est toxique et nocif pour l’homme et l’environnement. La Convention de Minamata des Nations Unies de 2013 vise à réduire l’impact du mercure sur l’environnement et à limiter son utilisation dans l’extraction de l’or.
25 Moulin à amalgame de mercure fonctionnant à l’eau. Au Piémont, de tels moulins permettaient de séparer l’or de la roche et de le lier avec du mercure. Photo : Werner Lüthi, 2009
26 L’or des rivières
Un métier pauvre
Jusqu’à la fin du 19e siècle, les pauvres gagnaient un maigre revenu supplémentaire en lavant de l’or dans l’Aar ou dans le Rhin supérieur au nord de Bâle.
Les chercheurs d’or rinçaient les graviers de la rivière à grande eau dans une installation de lavage recouverte de laine. Les minéraux lourds dont l’or restaient accrochés à la laine. A l’aide de mercure, on séparait ensuite l’or du reste. Depuis la correction du Rhin supérieur au 19e siècle, la rivière transporte moins d’or qu’auparavant. L’orpaillage n’est définitivement plus rentable.
27 Photo reconstituée du dernier orpailleur du Rhin près de Speyer en Rhénanie-Palatinat en 1911. Numérisation : Musée historique du Palatinat, Speyer
28 1 Fragment d’un moulin en pierre, début du 20e siècle, Valle Anzasca, Piémont. Ce moulin servait à moudre le minerai.
29 2 Minerai de la Miniera de Cani, Valle Anzasca, Piémont. La mine d’or se trouve au pied du Mont Rose non loin de la frontière suisse. L’or est contenu dans de la pyrite. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
30 3, 4 Minerai et minerai aurifère broyé venant de la mine près de  Macugnaga dans le Piémont. Prêt (minerai) : Musée d’histoire naturelle de Berne
5, 6, 7 Mercure, amalgame d’or et or pur après calcination de l’amalgame d’or.
31 8 Reproduction de « De re metallica libri XII » de Georg Agricola (16e siècle) avec des scènes d’exploitation minière.
9, 10 Or alluvial provenant du Rhin près d’Istein en Bade-Wurtemberg.
32 Tout l’or de ce monde
L’extraction de l’or de nos jours
Au total, on estime que l’humanité a extrait plus de 200 000 tonnes d’or à ce jour. Avec cette quantité, on pourrait former un cube avec une arête de 22 mètres de long.  Chaque année viennent s’y ajouter 3000 tonnes, principalement en provenance de Chine, d’Australie, de Russie et du Canada.
L’augmentation de l’extraction de l’or nuit à l’humain et à l’environnement. Les mines industrielles travaillent avec des solutions basiques au cyanure. Si cette substance se retrouve dans la nature, les effets sont catastrophiques. Le mercure qui est utilisé dans les petites exploitations minières, parfois illégales, est aussi toxique.
33 Un mineur installe une charge explosive dans la mine d’or de Cook-2 à Randfontein près de Johannesburg, Afrique du Sud. Photo : Peter Grubenmann, 1988
34 Un jeune homme extrait du sol de la terre aurifère à Gaoua dans le sud du Burkina Faso. Photo : Gustav Bürke, 2017
35 Mine d’or de Super Pit près de Kalgoorlie en Australie occidentale. La plus grande mine d’or d’Australie descend à plus de 400 mètres de profondeur. Photo : Christoph Kipfer, 2016
36 Un village se défend
Le village de Roșia Montană en Roumanie s’appelle Goldbach en allemand, ce qui signifie « rivière d’or ». Les gisements d’or qui s’y trouvent sont sources de convoitise : en 2002, le groupe minier canadien Gabriel Resources proposa beaucoup d’argent aux populations locales pour qu’elles quittent trois villages au profit de l’exploitation minière. L’entreprise prévoyait également de déblayer quatre montagnes et de construire un réservoir de décantation pour les boues toxiques de cyanure.
La plupart des habitantes et des habitants voulaient accepter cette offre, mais une minorité résista. Avec le soutien de Stephanie Roth, une militante écologiste franco-suisse, ils organisèrent une campagne de protestation nationale qui fut soutenue à l’international.
La campagne fut un succès : le Parlement roumain rejeta une loi qui aurait rendu possible l’extraction. Le projet est abandonné pour le moment.
37 Vue du village de Roșia Montană. Le groupe minier Gabriel Resources voulait raser les collines à gauche et à droite du village. Photo : Stephanie Roth, 2024
38 La militante écologiste Stéphanie Roth devant l’épicerie du village de Roșia Montană. Les photographies en arrière-plan montrent le village vers le milieu du 20e siècle. Photo : Stephanie Roth, 2024
39 1 Minerai contenant de l’or et du quartz venant d’Alleghany, Californie. Dans cette région eut lieu la tristement célèbre ruée vers l’or en 1848. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
2 Or provenant de la mine d’or de Crow Creek en Alaska. Depuis 1896, on extrait ici de l’or à l’aide d’eau sous haute pression. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
40 3 Pépite des champs d’or de Coolgardie, Australie. En 1892, un chercheur trouva de l’or à Coolgardie et déclencha la plus grande ruée vers l’or d’Australie occidentale. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
41 4 Roche aurifère avec quartz venant du Witwatersrand, province de Gauteng, Afrique du Sud. Il s’agit de sédiments de rivière vieux de trois milliards d’années. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
5 Or alluvial venant de la République démocratique du Congo. Les parties à la guerre civile se financent avec de l’or.
42 6 Minerai provenant de la mine d’or de Brusson dans le Val d’Aoste. En plus du quartz, on y voit de l’or cristallisé. La Evançon Gold Mining Company a extrait environnement 700 kilogrammes d’or à Brusson entre 1904 et 1909. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
43 7 Reportage sur la mine d’or prévue autrefois à Roșia Montană (Rivière d’or) en Roumanie. Magazine « Das Magazin » de septembre 2012.
8 Or avec quartz provenant de Zlatna (Roumanie).
Le minerai de la région de Roșia Montană se caractérise par de l’or particulièrement bien cristallisé. Prêt : Musée d’histoire naturelle de Berne
44 Sûr et propre ?
Les raffineries d’or en Suisse
Les quatre raffineries suisses transforment jusqu’à 70 pour cent de l’or extrait dans le monde en lingots. Les lingots ne permettent pas de connaître l’origine de l’or.
On parle généralement d’or « propre » s’il est possible de le remonter jusqu’à son origine. Cela ne signifie pas forcément qu’il  a été extrait de manière acceptable d’un point de vue éthique et environnemental.
De plus en plus souvent, les banques et les bijoutiers exigent des raffineries une preuve que l’extraction de l’or qu’ils vendent n’a porté atteinte ni aux droits humains ni à l’environnement.
45 La transparence comme objectif
Comment retracer l’origine de l’or ? Haelixa, un spin-off de l’ETH Zurich, et la raffinerie tessinoise Argor-Heraeus ont développé ensemble une méthode : la min d’or marque l’or avec de l’ADN artificiel. La raffinerie peut lire ces marqueurs qui ne peuvent pas être falsifiés.
L’Université de Lausanne et la raffinerie Metalor empruntent une autre voie : elles mesurent la proportion d’autres éléments chimiques dans l’or brut. Cette mesure donne une « empreinte digitale » qui permet d’établir l’origine de l’or.
La fondation Max Havelaar et l’initiative Swiss Better Gold certifient l’« or équitable » issu d’une petite exploitation minière au Pérou. Ces certificats prouvent non seulement l’origine de l’or, mais également qu’il a été extrait dans le respect de la dignité humaine et de l’environnement.
46 Lingots standard de 12,5 kilogrammes fraîchement coulés. La raffinerie Valcambi coule des lingots de tailles différentes, de 100 grammes à 12,5 kilogrammes. Photo : Valcambi SA, Balerna, 2014
47 Les lingots d’or non raffiné représentent le matériau de base des raffineries. Les lingots pré-raffinés ainsi que les lingots des mines sont la matière première des raffineries.
Photo : GYR Edelmetalle AG, Baar, 2012
48 Creuset contenant de l’or liquide à la raffinerie de Valcambi. Une fois séparé des autres métaux, l’or est fondu à 1200 degrés et coulé en lingots. Photo : Valcambi SA, Balerna, 2014
49 Sur les lingots terminés sont gravés le nom de la raffinerie et la pureté. Photo : Valcambi SA, Balerna, 2011
51 1–5 Lingots d’or d’un gramme venant de raffineries suisses. La Suisse héberge quatre raffineries d’or : trois au Tessin et une dans le canton de Neuchâtel. Les lingots de 1 à 100 grammes permettent aux petits budgets d’acquérir de l’or. De si petits lingots sont une invention suisse.
52 6 Or issu du commerce équitable de la Banque cantonale zurichoise. L’or certifié par Max Havelaar provient d’une petite exploitation minière péruvienne qui respecte la protection des humains et de l’environnement.
53 7, 8 Creuset pour fondre des lingots d’un kilogramme, copie d’un lingot d’un kilogramme de la raffinerie Argor-Heraeus à Mendrisio au Tessin.
9, 10 Flacon pulvérisateur pour l’ADN artificiel, test par écouvillonnage. Avec ce test, Haelixa détermine si l’ADN se trouve sur l’or. Don : Haelixa AG
54 Recyclage ou surcyclage ?
Pièces de monnaie faites de trésors d’église
« Tu ne te feras point d’image taillée » dit la Bible. Les réformateurs prirent le deuxième commandement à la lettre et firent retirer toutes les représentations de Dieu des églises. De nombreuses œuvres d’art furent simplement détruites et perdues pour la postérité.
Cette motivation religieuse s’avéra également rentable : en 1528, le Conseil de Berne décida de faire fondre les trésors d’église en or et d’en faire des pièces de monnaie.
55 Iconoclasme à Berne. Extrait de l’histoire de la Réforme du Réformateur zurichois Heinrich Bullinger, datant de 1564, copie de 1605/06.
Numérisation : Zentralbibliothek Zürich, Reformationsgeschichte 1528,
1528, 321 v
56 Du bracelet à l’or dentaire
Le recyclage de l’or en Suisse
On estime qu’un tiers de l’or de la Banque nationale se trouve dans des tiroirs sous forme de bijoux. Leurs propriétaires les ont oubliés ou ne les portent plus parce qu’ils sont passés de mode.
L’or ancien peut être fondu et réutilisé. De nombreux orfèvres ne travaillent aujourd’hui plus qu’avec de l’or ancien récupéré.
Mais attention : en se précipitant chez le marchand d’or ancien, on risque de détruire des bijoux d’une grande valeur culturelle.
57 L’or ancien est pesé, documenté, fondu et réintroduit dans le circuit de cette manière. Photo : GYR Edelmetalle AG, Baar, 2012
58 Plus que des cendres
De l’or dans les crématoriums
En Suisse, 90 pour cent des corps sont incinérés. Des métaux comme des prothèses, des implants dentaires ou des bijoux partent avec eux dans les fours crématoires. Comment les traiter de manière responsable ?
Les crématoriums retirent des cendres les implants médicaux de grande taille en titane ou en acier. En revanche, l’or part le plus souvent dans les urnes. Seuls quelques crématoriums prélèvent l’or et le réintroduisent dans le circuit.
59 1 Calice liturgique en laiton, doré, église de Rougemont (Vaud), âge inconnu. Collection « Rittersaalverein »
60 2 Florin bernois (copie). En 1530, le Conseil de Berne fit frapper de telles pièces d’or à partir de trésors d’église fondus.
3 Batz bernoise (copie) En 1529, le Conseil de Berne fit frapper de telles pièces d’argent à partir de trésors d’église fondus.
Prêt : Musée d’histoire de Berne
61 1 Bijoux en or de différentes puretés
Des affineries recyclent de l’or ancien pour le réutiliser.
2 Déchets d’orfèvrerie mélangés (Gekrätz en allemed). Les orfèvres collectent ce type de déchets attentivement pour les réutiliser : ils sont trop précieux pour la poubelle !
62 3 Couronne dentaire en or avec cristal de roche, transformée en monture de pendentif.
4 Or provenant de cendres de crémation. La Ville de Soleure a décidé que tous les métaux devaient être prélevés et recyclés après la crémation. Les bénéfices vont au cimetière. Prêt : Crématorium de Soleure
63 Trésors méconnus
Les déchets valent plus que de simples ordures
Pour une gestion durable du monde, nous devrions réutiliser les objets au lieu de les jeter. Aujourd’hui, cela est souvent difficile : ils sont souvent conçus de sorte à se casser rapidement et sans possibilité d’être réparés. Les matériaux composites ne peuvent plus être séparés en leurs composants.
Ainsi, un emballage de boisson est composé de couches de carton, d’aluminium très fin et de plastique polyéthylène. De nouvelles techniques permettent de récupérer l’aluminium. Le métal recyclé a une empreinte écologique bien plus faible que le métal issu de l’extraction minière.
64 De l’or dans les déchets
De précieux résidus d’incinération
En Suisse, la moitié des déchets urbains est recyclée, le reste part dans les usines d’incinération. Ces dernières produisent de la chaleur, qui permet de chauffer des bâtiments, mais également des fumées, des cendres et des scories.
Les scories contiennent différents métaux, dont de l’or. La récupération des métaux dans les scories est financièrement rentable et préserve les ressources.
Le Zentrum für nachhaltige Abfall- und Ressourcennutzung (Centre pour une gestion durable des déchets et des ressources, ZAR), une fondation qui favorise l’économie circulaire, s’engage en faveur d’un tel recyclage.
65 Usine d’incinération des ordures ménagères de l’Oberland zurichois (KEZO), Hinwil. La KEZO produit de la chaleur et de l’électricité et récupère les métaux des ordures ménagères. Photo : Fondation ZAR, 2006
66 Arrivage de déchets ménagers, KEZO, Hinwil. Les déchets sont pesés puis incinérés. Restent ensuite des scories et des cendres volantes. Photo : Fondation ZAR, 2010
67 Traitement des scories avec un concasseur, installation de tamisage et séparation selon la densité, KEZO, Hinwil. Photo : Michael Soom, 2024
68 A la KEZO de Hinwil, un séparateur à induction extrait les minéraux valorisables des scories une fois que les matériaux ferreux ont été retirés. Photo : Werner Lüthi, 2024
69 1 Les déchets urbains. Les Suisses produisent environ 2 kilogrammes de déchets urbains par personne et par jour et la tendance est à la hausse. Ce sont 6 millions de tonnes chaque année.
70 2 Scories de l’usine d’incinération des ordures ménagères de l’Oberland zurichois à Hinwil. Après avoir été incinérée, une tonne de déchets laisse environ 200 kilogrammes de scories.
71 3 Métaux ferreux issus des scories. Les métaux ferreux sont extraits des scories à la main et avec un séparateur magnétique. Dons : Fondation ZAR
4 Aluminium issu des scories. L’aluminium issu des emballages. Il est récupéré après l’incinération. Don : Fondation ZAR
72 5 Cinq kilogrammes de métaux non ferreux. C’est la quantité récupérée par un séparateur à induction dans une tonne de scories en vue de leur revalorisation. Don : Fondation ZAR
6 Coupe contenant 400 milligrammes d’or. C’est la quantité d’or contenue dans une tonne de scories de déchets.
73 Des idées pour l’avenir
L’or des déchets électroniques
Pour obtenir un seul gramme d’or par extraction minière, certaines entreprises déplacent plusieurs tonnes de roches. Le recyclage des déchets électroniques est bien plus simple : quarante smartphones contiennent également un gramme d’or !
Comme l’or ne s’oxyde pas et qu’il conduit l’électricité, les parties particulièrement sensibles des appareils électroniques sont revêtues d’or. Même si cela vaut la peine de récupérer l’or de ces déchets, cela nécessite également beaucoup d’énergie et des produits chimiques extrêmement toxiques. C’est pourquoi la recherche travaille au développement de nouvelles techniques.
74 Éponge de petit-lait et or
Pour récupérer l’or des déchets, on peut utiliser un déchet issu de la production de fromage ! Des chercheurs de l’ETH Zurich utilisent du petit-lait, un sous-produit issu de la fabrication de fromage, pour recycler l’or des déchets électroniques.
Ils commencent par fabriquer une éponge à partir de protéines de petit-lait. Puis, ils séparent l’or des déchets avec de l’acide. Ils plongent ensuite l’éponge dans le bain d’acide. L’or se lie à ses fibres. En brûlant l’éponge, on obtient alors de l’or pur.
De cette manière, un matériau absolument non toxique et renouvelable accomplit ce qui nécessite habituellement des produits chimiques toxiques comme le mercure ou des solutions de cyanure.
75 Fibres de protéines issues du petit-lait. Ces fibres se forment à haute température. Photo : Michael Soom, 2024
76 Les pionniers de l’éponge de petit-lait (de g. à d.) : Enrico Boschi, Prof. Raffaele Mezzenga, Dr. Mohammad Peydayesh. Photo : ETH Zurich, Alan Kovacevic, 2024
77 L’éponge en fibres de protéines de petit-lait est très légère. Elle peut concentrer l’or. Photo : Advanced Materials, 2024
78 Schéma représentant l’extraction de l’or à l’aide de protéines de petit-lait. Illustration : Advanced Materials (retravaillée par Mohammad Peydayesh)
80 1 Circuits imprimés d’ordinateurs
Dans ces circuits imprimés, processeurs et RAM se trouvent des métaux précieux comme de l’or qui sont finement dispersés. Prêt : Fondation intact, Berthoud
2 Pot de petit-lait (reproduction). Le petit-lait est un sous-produit de la fabrication de fromage. Seul un quart du petit-lait est utilisé aujourd’hui.
81 3 Éponge en protéines de petit-lait. L’éponge est obtenue en laboratoire en traitant le petit-lait avec de l’acide et à haute température.
4 Bocal contenant de l’or dissous dans l’acide et bocal avec une éponge en fibres de protéines de petit-lait plongée dedans. L’éponge se lie à l’or dissous dans de l’acide. Prêts : ETH Zurich
82 5 Cendres d’une éponge de protéines de petit-lait brûlée. Dans les cendres se trouvent d’infimes particules d’or. Prêt : ETH Zurich
6 450 milligrammes d’or. C’est la quantité d’or qui peut être recyclée à partir de vingt circuits imprimés d’ordinateurs.
83 Or naturel
Une extraction d’or différente
Les ruisseaux et les rivières suisses ne sont pas les seuls à contenir de l’or. Ce métal précieux se retrouve aussi dans les gravières. La production de graviers produit également un sable composé de minéraux lourds. L’entreprise Swissgolder extrait l’or de ce sable sans employer de produits chimiques toxiques.
L’or est laissé dans sa pureté naturelle et est vendu sous le nom d’or naturel.
84 Gravière sur le Plateau suisse. Il est possible d’extraire de l’or des gravières sans employer de produits chimiques toxiques. Photo : Geotest AG, 2017
85 Or extrait d’une gravière. L’or est versé dans un creuset avant d’être fondu puis retravaillé. Photo : Swissgolder, 2020
86 Les petits lingots sont découpés dans une feuille d’or. Le poids et un motif sont gravés sur les lingots bruts. Photos : Swissgolder, 2024
87 « Mercure vert »
Des feuilles mortes à la place des métaux lourds toxiques
Pour séparer l’or de autres matériaux, on emploie souvent du mercure, qui est hautement toxique, au détriment de l’environnement et de la santé.
En Colombie, les Indigènes extraient depuis longtemps de l’or à l’aide de feuilles de balsa et d’orme tropical. Une mousse composée de ces feuilles s’agglomère aux minerais qui accompagnent l’or. A la fin, seul l’or reste.
Cette mousse serait un substitut non toxique idéal. À ce jour, il n’existe pourtant aucune volonté d’extraire et d’exporter la substance active de ces feuilles.
88 Feuilles de balsa en Colombie, Photo : Oliver Schmieg, 2013
89 Une personne prépare la mousse – qui est utilisée pour extraire de l’or – à partir de feuilles de balsa. Photo : Oliver Schmieg, 2013
90 1 Tapis en caoutchouc pour laver l’or. Le tapis en caoutchouc retient les minéraux lourds dont l’or dans des conduits en aluminium.
2 Sable composé de minéraux lourds. Dans le sable, un sous-produit de l’extraction de graviers, on aperçoit des paillettes d’or.
3 Or naturel provenant d’une gravière dans le nord-ouest de la Suisse.
91 4 Lingots de 2 grammes d’or naturel.
5 Boucles d’oreilles « Grenat » en or naturel réalisées par l’orfèvre Julia Winkler, Langnau i. E.
6 Pendentif « Croix suisse » en or de la région du Napf réalisé par Marcel Siegenthaler, Swissgolder.
92 La forêt de papier est un lieu de réflexions :
Que pensez-vous de l’or ?
Quelle serait la bonne manière d’utiliser l’or ?
Que souhaitez-vous pour un avenir durable ?
Notez-le sur un papier et attachez-le au fil métallique !
93 L’or légendaire
Mythes, contes et légendes
L’or stimule l’imagination et l’imagination crée des histoires. Dans de nombreux contes et légendes du monde entier, l’or joue un rôle central.
L’or représente les vraies valeurs, mais aussi l’avidité humaine. L’or se montre aux bons et joue des tours aux méchants. Plongez dans le monde fantastique de l’or !
Cette borne audio a été créée en collaboration avec la Mutabor Märchenstiftung, Trachselwald.
94 Envie de découvrir plus ? Suivez ce lien et découvrez tout un trésor de légendes sur le thème de l’or.
95 Le Trämel d’or du Napf
Légende de l’Emmental, recommandé à partir de 7 ans, 5 min.
Il fut un temps où la situation du peuple de l’Emmental était pire. Les gens souffraient du grand pouvoir des autorités de Berne. Ils devaient payer toujours plus d’impôts et céder une plus grande partie de leurs récoltes. Parallèlement, leurs propres biens avaient de moins en moins de valeur. Si, en plus, un bailli cupide et égoïste était en charge de la région, les choses allaient très mal. Et c’était exactement le cas. Lui, il était pire que les autres. De son propre chef, il augmentait encore les impôts et demandait encore plus de taxes. Pour des broutilles, il condamnait les gens et les emprisonnait. Il préférait mettre l’argent de la dette dans sa poche. Il n’avait aucune pitié. C’est ainsi que la situation de ses sujets ne cessait d’empirer. Ils souffraient de la faim, tandis que lui s’enrichissait. Son trésor se remplissait de plus en plus d’or. Mais à un moment donné, le tonneau était plein : les gens en avaient assez de ce tyran au cœur dur. Ils se sont rassemblés et se sont armés de leurs haches, râteaux, fourches, gourdins – c’est ainsi qu’ils voulaient mettre à terre le méchant bailli. Lui, il avait remarqué la révolte juste à temps. C’était maintenant à son tour d’apprendre à avoir peur. Il rassembla à la hâte tout son trésor en or et s’enfuit, traversant les collines de l’Emmental en direction du Napf. Il parvint jusqu’à la montagne et la gravit. Cependant, sous le sommet, il s’est effondré sous son lourd fardeau. « Je n’en peux plus, je ne peux plus faire un pas. Cet or qui me tracasse, il est trop lourd. Je dois le cacher avant qu’ils ne me rattrapent. Je pourrai le récupérer quand les temps seront meilleurs ». Dans un dernier effort, il cacha tout le trésor d’or dans une crevasse de la montagne. Aussitôt, ses poursuivants l’ont rattrapé et, dans leur grande colère, ils ont tué le bailli. Mais que se passa-t-il avec le trésor d’or ? Les nains, qui vivaient depuis des milliers d’années dans le Napf, s’emparèrent du trésor. Les nains s’y connaissent en or. Ils firent fondre l’or au cœur de la montagne et avec grand effort en firent un tronc d’arbre doré. Depuis, ils gardent ce tronc comme la prunelle de leurs yeux. Ce n’est que parfois, les nuits de pleine lune particulièrement claires, qu’ils portent le Trämel devant la montagne afin de pouvoir admirer son éclat doré au clair de lune. Les habitants du Napfbergland le voient alors briller de loin sur la montagne de l’autre côté. « Regarde, regarde comme ça scintille à nouveau ! » « Oui, les montagnards ont sans doute ramené le Trämel d’or devant la grotte ». « Regarde comme l’or brille ! » Mais celui qui ose sortir de ses propres mains la e Trämel d’or de la montagne et qui veut en prendre possession doit se taire pendant tout ce temps. Il suffit d’un mot et le lourd Trämel repart dans la montagne dans un bruit de tonnerre. En tout cas, personne n’a encore réussi à sortir le Trämel de la montagne sans dire un mot. Et c’est ainsi qu’il se trouve encore aujourd’hui à sa propre place : dans la sombre salle du trésor du Napf.
96 Les nains des gorges de Rotachen
Légende de l’Emmental, recommandé à partir de 5 ans, 4 min.
On dit qu’il y a de nombreuses années, des nains vivaient dans une grotte profonde dans ce gorges. Parfois, au crépuscule, on pouvait voir de petites lumières clignoter à l’entrée du canyon. Il devait s’agir des nains qui sortaient du ravin avec leurs lanternes. Ils aidaient les paysans du Brenzikofen tout proche, en été en faisant les foins et en broutant, et en automne en ramassant les fruits mûrs. Ils remplissaient les paniers de noix, de poires et de pommes et déposaient les paniers devant l’étable des paysans. Il n’était pas rare qu’un paysan remarque tôt le matin dans l’étable que ses vaches avaient déjà été traites. Le bidon, bien rempli de lait, se trouvait dans l’étable et, à côté, le baratte. Celui-ci était également rempli de beurre battu. C’était un vrai plaisir ! La nuit, les nains dispersaient parfois secrètement de l’or dans le ruisseau au fond de la gorge. Le lendemain, les habitants du village virent l’or scintiller dans la gorge de Rotachen. Ils lavaient l’or et certains d’entre eux s’enrichissaient même en le faisant. Oui, les habitants de Brenzikofen se portaient bien dans le voisinage de ces nains laborieux. Mais un jour, les petits lutins tombèrent sous le regard d’un paysan. C’était en plein hiver et il faisait un froid de canard. « Oh non ! Ces nains ne portent presque pas de vêtements et doivent avoir très froid par ce mauvais temps. Ils m’aident pourtant toujours si bien. Maintenant, c’est à mon tour de leur rendre service et de les remercier ainsi de leur aide ». Le lendemain, le paysan se rendit chez le tailleur du village et passa commande de 12 petites chemises chaudes. En un rien de temps, les petites robes furent confectionnées. Le paysan les plaça avec soin l’une après l’autre dans son plus beau panier et le déposa devant la porte de l’étable. Lui-même se cacha. Il n’eut pas à attendre longtemps : les petits compagnons arrivèrent et se rassemblèrent autour du panier : chacun attrapa une petite chemise et s’y glissa. Chacune leur allait comme un gant. Ils se tournaient et s’admiraient les uns les autres : ils avaient l’impression d’être des petits princes dans leurs nouveaux habits. « THeidieldum, Heidideldum, tourne-toi, tourne-toi, Heidieldum, Heidideldum, tourne-toi, tourne-toi. Regarde les belles chemises, à partir d’aujourd’hui, à partir d’aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de travailler, regarde-les seulement ». Ils rentrèrent donc en dansant et disparurent l’un après l’autre dans le ravin. À jamais, ils disparurent. Depuis ce jour, on ne vit plus jamais de nains. Seulement : si tu regardes bien, tu le verras peut-être : le scintillement de l’or dans la Rotache. Qui sait, peut-être que les nains sont encore là malgré tout et qu’ils saupoudrent parfois secrètement un peu d’or dans le ruisseau la nuit.
97 Les nains du Seeland
Conte merveilleux du Seeland bernois, recommandé à partir de 5 ans, 3 min.
Autrefois, il y avait encore des nains dans le Seeland. Ils vivaient dans de petites cavernes dans la forêt et on les appelait aussi les « petits hommes de terre “ ou les ” petits hommes de bois » parce qu’ils mangeaient dans de petits bols en bois. Les femmes naines qui connaissaient les herbes étaient appelées « mères de bois ». A l’époque, un pauvre journalier vivait près du grand marais dans une simple cabane. Il était si pauvre que ses nombreux enfants avaient toujours faim. Et cette nuit, sa femme devait encore mettre au monde un autre enfant. Le pauvre journalier n’avait pas les moyens de payer une sage-femme. Il courut donc en direction de la forêt pour demander de l’aide à l’une des mères en bois. La vieille naine l’accompagna jusqu’à la cabane du journalier. Elle aida la pauvre journalière avec beaucoup de compétence jusqu’à la naissance du plus jeune enfant. Puis elle demanda au journalier de la raccompagner chez elle. Quand ils arrivèrent dans la forêt, elle détacha son tablier et y déposa quelque chose de lourd provenant de sa grotte. Elle le mit dans la main du journalier et lui dit : « Tiens, emporte ce tablier en cadeau, tu as du mal avec tous ces enfants, maintenant que tout est devenu si cher. Cela t’aidera ». Le journalier le remercia et prit le chemin du retour. Le tablier lui semblait très lourd. « Il doit y avoir des briques dedans », pensa-t-il. Dans l’obscurité, il plongea la main dans le tissu et en laissa tomber quelques morceaux. Mais la petite mère de bois l’avait vu et s’écria : « Plus tu en laisseras tomber, moins tu en auras ». L’homme prit peur et ramena le lourd tablier à la maison. Quelle surprise lorsque, le lendemain matin, il trouva des pièces d’or dans le tablier. Depuis ce jour, sa famille se porta mieux et les enfants n’eurent plus jamais faim. Mais les nains n’existent plus dans le Seeland. On dit qu’ils n’ont pas apprécié que les hommes deviennent de plus en plus avides. Ils sont partis, personne ne sait où.
98 Mont Simeli
Conte des frères Grimm, recommandé à partir de 7 ans, 5 min.
Il était une fois deux frères. L’un était si pauvre que ses enfants souffraient de la faim. L’autre était très riche, mais le pauvre avait beau le supplier, il ne voulait pas l’aider dans sa détresse. Un jour que le pauvre traversait la forêt avec sa charrette, il remarqua tout à coup un rocher qu’il n’avait jamais vu ici. A ce moment-là, il entendit des voix et, comme il avait peur des brigands, il poussa la charrette dans les buissons et grimpa sur un arbre. Il vit alors arriver douze hommes qui se placèrent devant le rocher et crièrent : « Mont Semsi, Mont Semsi, ouvre-toi ! » Le rocher s’ouvrit, les douze hommes y entrèrent et derrière eux, le rocher se referma. Au bout d’un moment, les hommes ressortirent, chargés de lourds sacs, et ils crièrent : « Montagne Semsi, montagne Semsi, ferme-toi ! » Le rocher se referma, de façon à ce qu’on ne puisse plus rien voir de l’entrée, et les douze hommes disparurent dans la forêt. Le pauvre attendit encore un peu, puis il descendit de l’arbre, se plaça devant la paroi rocheuse et cria : « Mont Semsi, Mont Semsi, ouvre-toi ». Le rocher s’ouvrit alors, et à l’intérieur se trouvait une grotte pleine d’or, d’argent, de perles et de pierres précieuses. Le pauvre n’avait jamais vu une telle richesse de sa vie. Il réfléchit de long en large, prit finalement une poignée de pièces d’or et laissa les autres trésors. Lorsqu’il sortit du rocher, il dit : « Mont Semsi, mont Semsi, ferme-toi ». Le rocher se referma et l’homme rentra chez lui avec sa charrette. Avec les pièces d’or, il put acheter du pain et des vêtements chauds pour ses enfants, afin qu’ils ne souffrent plus de la misère. Et comme il était généreux, il en donna aussi aux pauvres. Lorsque l’or fut épuisé, il voulut se rendre une nouvelle fois au rocher pour y puiser des trésors. Il emprunta un boisseau de blé à son riche frère, s’en servit dans la grotte pour mettre les pièces d’or dans un sac et rapporta le boisseau le soir même. Le riche s’étonnait depuis longtemps que son frère soit soudain si content et si généreux. Peu après, lorsque le pauvre voulut prêter le boisseau une dernière fois, le frère riche enduisit secrètement le dessous du boisseau de poix. Lorsque le frère rapporta le boisseau le soir, une pièce d’or y était collée. « Où étais-tu pour puiser l’or avec un boisseau ? », lui demanda-t-il d’un ton menaçant. Le frère dut alors tout raconter et il révéla aussi le secret de la formule magique. Aussitôt, le riche fit atteler un grand chariot et se dirigea vers le rocher mystérieux en criant : « Montagne Semsi, montagne Semsi, ouvre-toi ! ». Le rocher s’ouvrit et le riche entra dans la grotte où se trouvaient les trésors. Il fourra l’or et les pierres précieuses dans ses poches, remplit des sacs et des paniers, mais cela ne lui semblait toujours pas suffisant. Mais lorsqu’il voulut enfin quitter le rocher pour rentrer chez lui avec les trésors, il ne se souvint plus de la formule magique. « Mont Simeli, ouvre-toi », cria-t-il, mais le rocher resta fermé. Quel que soit le nom qu’il donnait au rocher, ce n’était pas le bon. Il dut donc rester dans la montagne et, le soir venu, lorsque le rocher s’ouvrit, les douze hommes y entrèrent et trouvèrent le riche au milieu des sacs remplis d’or, qui y perdit la tête et la vie. Le soir, le riche n’étant pas rentré chez lui, son frère partit à sa recherche. Mais le rocher et la grotte au trésor restèrent perdus. Mais si tu retrouvais un jour le rocher, te souviendrais-tu du dicton du mont Sam…, Sum…, Simeliberg ?
99 Les petites étoiles d’or
Conte de Tchéquie, recommandé à partir de 5 ans, 3 min.
Il était une fois une jeune orpheline qui s’appelait Božena. Elle se trouvait sur le chemin qui la menait chez sa tante et n’avait rien d’autre que les vêtements qu’elle portait et un morceau de pain que son pauvre parrain lui avait donné pour la route. C’était déjà l’automne, l’hiver était à la porte. Božena se mit en route, seule, vers le village où sa tante avait sa petite maison. Elle rencontra un mendiant dans la rue, qui lui demanda un peu de nourriture. La jeune fille prit alors le pain qu’elle avait reçu du parrain et l’offrit au pauvre homme en lui disant : « Que Dieu te bénisse ». Puis elle continua à marcher et le chemin s’enfonça dans la forêt. Là, Božena rencontra une petite fille qui tremblait de froid parce qu’elle ne portait que des vêtements fins et déchirés. Božena eut pitié de la fillette et lui dit : « Tiens, prends mon foulard, tu en as plus besoin que moi ». Reconnaissante, la petite fille prit le foulard et Božena continua son chemin. Dans la forêt, elle rencontra une autre fillette, si pauvre qu’elle n’avait pas de robe pour la réchauffer. Božena retira sa robe de laine chaude et l’offrit à la petite fille. Puis elle continua à s’enfoncer dans la forêt. Sa fine chemise la réchauffait à peine, mais elle pensait sans cesse au sourire reconnaissant du mendiant et des deux fillettes, et cela la rendait heureuse. Soudain, elle vit des étoiles tomber du ciel. Oui, elles tombaient devant elle sur le chemin. Elle s’approcha et les ramassa, et soudain, elle portait à nouveau une jupe chaude – avec un tablier. La jeune fille ramassa joyeusement les étoiles dans son tablier et continua son chemin. A minuit, elle s’assit sous un arbre et s’endormit. Lorsque Božena se réveilla le lendemain matin, l’une des étoiles s’était transformée en Plinse, un galette d’œufs, de sorte qu’elle n’avait pas faim. Elle continua à marcher ainsi toute la journée, jusqu’à ce qu’elle arrive le soir à la maison de sa tante. La tante serra la fillette dans ses bras et l’embrassa, et Božena dit : « Regarde, regarde ma tante, ce que j’ai dans mon tablier ! » Mais au lieu des nombreuses petites étoiles, ce sont des pièces d’or qui roulent hors du tablier. Quelle joie pour Boženka et sa tante ! Désormais, elles n’auront plus jamais faim et pourront faire beaucoup de bien aux autres pour le reste de leur vie.
100 Roi Mohindra et l’or
Conte d’Inde, recommandé à partir de 7 ans, 4 min.
Il y a plusieurs milliers d’années, vivait en Inde un puissant roi du nom de Mohindra. Son royaume était grand et sa richesse si incommensurable que ses pièces d’or remplissaient de nombreuses salles du trésor, tandis que son peuple souffrait de la faim. Mais le roi pouvait bien posséder beaucoup d’or, il n’en avait toujours pas assez. Un jour, le roi Mohindra était assis dans l’une de ses chambres au trésor et comptait son or toute la nuit. Soudain, le jour se leva, un ange lui apparut et lui dit : « Cette nuit, tu as un souhait à faire. Dis, quel est ton souhait » ? Mohindra regarda l’or dans sa main et dit : « Je souhaite que tout ce que je touche se transforme en or ! » « Ton souhait sera exaucé. Dès que le nouveau jour se lèvera, tout ce que tu toucheras deviendra de l’or », dit l’ange, qui disparut et l’obscurité revint dans la pièce. Le roi Mohindra attendait avec impatience le lendemain matin. Toutes les heures, il se rendait dans le jardin pour voir si le soleil s’était déjà levé. Lorsque le crépuscule dorait le ciel, le roi se promenait dans son jardin, plein d’impatience. De sa main, il toucha une rose qui venait d’ouvrir sa fleur et, sous ses yeux, elle se transforma en or. Comme dans une frénésie, Mohindra toucha chaque fleur, chaque plante et chaque arbre et bientôt le jardin resplendit d’or pur et le soleil s’y refléta. A ce moment-là, la fille du roi entra dans le jardin. Elle s’approcha de la rose d’or et voulut la sentir, mais le parfum avait disparu. Elle en fut si triste qu’elle pleura. Le roi Mohindra s’approcha de sa fille et voulut la consoler. Il la prit par la main et elle se transforma en or. Horrifié, il lâcha sa main et appela désespérément à l’aide, mais personne ne put lui rendre son enfant. On lui apporta à manger et à boire, mais tout ce qu’il touchait se transformait en or. Le roi Mohindra comprit alors que son souhait faisait de lui l’homme le plus riche de la terre, mais qu’il allait bientôt mourir de faim, et il se mit à pleurer. Il pleura jusqu’au bout de la nuit. L’ange lui apparut à nouveau et le roi Mohindra demanda : « S’il te plaît, reprends-moi le don de l’or. Je souhaite que tout redevienne comme avant ». L’ange eut pitié du roi et lui accorda également ce souhait. Mais à partir de ce jour, le roi Mohindra comprit la vraie valeur de l’or. Il distribua les richesses aux pauvres et régna avec justice jusqu’à la fin de sa vie.
Crédits
Responsables de projet : Yolanda Fischer, Werner Lüthi, Michael Soom, Tamara Suter
Médiation : Yolanda Fischer, Philipp Meyer, Tamara Suter
Pièce audios : Heidi Bracher, Luciana Brusa, Claudia Büttler, Djamila Jaenike
Technique: Tweaklab
Textes : Marcel Hänggi
Traductions : Mirjam Grob, Paul Corken, Marine Jeangros
Graphisme : Häberli zur Grafik
Impression : Lettra Design
Menuiserie : Blockbau Burkhalter, Gfeller+Friedli Holzbau AG, Läng Schreinerei und Küchenbau AG
Conseil : Daniel Furter, Katrin Rieder, Nela Weber
Nous remercions pour leur soutien :
Einwohnerdienste Stadt Solothurn
ETH Zürich, Department of Health Sciences and Technology
Fachstelle Sekundärrohstoffe, Universität Bern
Historisches Museum Bern
Haute Ecole Arc Conservation-restauration, Neuchâtel
Mutabor Märchenstiftung, Trachselwald
Naturhistorisches Museum Bern
Rittersaalverein Burgdorf
Stiftung intact Burgdorf
Stiftung Zentrum für nachhaltige Abfall- und Ressourcennutzung ZAR
Kehrichtverbrennungsanlage Zürcher Oberland KEZO
Et merci pour leur soutien apporté à ce projet :
BEKB-Förderfonds
Burgergemeinde Bern
Fondation Johanna Dürmüller-Bold
Förderclub Museum Schloss Burgdorf
Gemeinnützige Gesellschaft Burgdorf
Stiftung Temperatio
Stiftung Vinetum
Verein Goldkammer Schweiz
Zwillenberg-Stiftung