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0 | Femmes d’action Histoires de femmes de Berthoud et de l’Emmental Depuis toujours, les femmes se sont engagées dans la société, que ce soit individuellement, à plusieurs ou au sein d’associations. Certaines se sont emparées spontanément de leurs libertés, d’autres ont dû lutter vigoureusement pour les obtenir. Elles cherchaient à réaliser leurs objectifs personnels ou revendiquaient plus de droits ou une meilleure éducation. La plupart de ces femmes dynamiques se mobilisaient pour des causes sociales. Les femmes devaient prendre soin des autres : un rôle social que beaucoup d’entre elles avaient intériorisé. Les histoires des femmes de Berthoud et de l’Emmental pourraient remplir tout un musée. Cette exposition se focalise sur certaines d’entre elles: des femmes d’aujourd’hui, mais aussi des femmes actives il y a des décennies, voire des siècles. Ces faiseuses ont façonné leur vie et changé le monde, à petite et à grande échelle, hier comme aujourd’hui. |
1 | Où sont les femmes? Une recherche impliquant un grand nombre de participant·es Aujourd’hui encore, on accorde moins d’espace aux femmes qu’aux hommes. Longtemps, les musées et la recherche historique également se sont peu intéressés aux femmes. Il est donc grand temps de mettre en valeur l’histoire – et les histoires – des femmes! Mais pour commencer, il faut récolter ces histoires. Lors de la phase de préparation, la population et les visiteur·euses du musée ont pu parler des femmes de la région qui, de leur point de vue, méritaient une place dans cette exposition. Des classes d’école se mirent ensuite à la recherche de leurs histoires. Ces nombreux·ses participant·es rassemblèrent des informations étonnantes, des histoires qu’on ne pouvait trouver ni dans les livres, ni dans les archives, ni sur internet. |
2 | L’union fait la force ! Les femmes s’organisent Des femmes partageant par les mêmes idéaux se réunissent. Au XIXème siècle, elles commencent à s’organiser dans des associations caritatives, avant de se mettre en réseau notamment pour lutter pour les droits des femmes. Ces femmes prenaient les problèmes à bras-le-corps quand c’était nécessaire, même bénévolement. Alors que n’existaient ni EMS, ni crèches, c’est les associations féminines privées qui s’occupaient des malades, des personnes âgées et des enfants. Les femmes représentaient l’épine dorsale de la société. Aujourd’hui encore, l’État et la société dans son ensemble bénéficient du bénévolat, principalement pratiqué par des femmes. Dans les tiroirs, des associations de la région se présentent, représentatives des nombreuses organisations féminines. |
3 | Les femmes sur le podium! Un projet des écoles et du musée Qui sont les femmes qui nous impressionnent? Sont-elles visibles dans l’espace public? Quelle forme pourrait prendre un monument contemporain? Avec l’aide du musée, des classes de l’école Gsteighof à Berthoud se sont posées ces questions, dans le cadre du projet de médiation culturelle «Tête-à-tête». Les adolescent·es ont interviewé des femmes et développé des idées pour un futur monument dédié aux femmes à Berthoud. Elles/ils ont filmé et documenté leur travail, et présentent au public leurs objets commémoratifs. |
4 | Documentation cinématographique de la naissance d’un monument pour Heidi Brodbeck-Zürcher Birgit Steinegger Elisabeth Zäch Simone Niggli-Luder Créée par les classes de l’école secondaire Gsteighof, 2022. |
5 | Le magazine du musée « Schlossschrift » complète l’exposition par d’autres histoires sur et par des femmes de la région de Berthoud. À emporter ou à lire sur place. |
6 | Le mur des femmes Un engagement varié Seulement une femme pour quatre hommes, tel est le bilan actuel des expositions dans le château. Pas une seule rue de Berthoud ne porte le nom d’une femme. Si peu de visibilité pour la moitié de la population – cela ne suffit pas! Il est faux de croire qu’il n’y a pas de femmes dans l’histoire. Les recherches ayant conduit à cette exposition démontrent le contraire: les histoires des femmes de Berthoud et de l’Emmental pourraient remplir tout un musée. Pourtant, presque aucune d’entre elles ne figure dans un livre d’histoire, et elles sont peu nombreuses à avoir laissé des traces dans les collections du musée ou dans ses archives. Elles sont par contre bien présentes dans les mémoires.Document sonore sur la femme Vidéo sur la femme Objet associé à la femme dans la vitrine Lien avec une organisation |
7 | Encore bien des lacunes Cette exposition présente des femmes dont l’histoire n’avait encore jamais été racontée par un musée. Mais qui se perçoit comme une femme, et qui est exclu·e par cette désignation ? Qu’en est-il des personnes qui ne se sentent appartenir à aucun des genres traditionnels ? La représentation des sexes évolue avec le temps. Ce qui est aujourd’hui l’objet de discussion semblait encore limpide à la génération précédente. Les femmes présentées ici se modelaient sur les rôles de leur époque. Pour cette exposition, personne n’a proposé une femme trans ou une femme ?qui vit? ouvertement lesbienne. Également absentes, les femmes non-blanches et les musulmanes. Ces lacunes doivent être comblées à l’avenir. Parlez-nous de ceux qui méritent une place dans le musée. Pour que les musées représentent toute la diversité de notre société !Formulaire online sous schloss-burgdorf.ch/frauengeschichte |
8 | Les femmes et leurs objets Héritages de femmes, malgré les lacunes de nos collections Dans les collections du musée figurent de nombreux objets de femmes, dont la plupart servaient à la cuisine ou au ménage. Ils nous parlent d’épouses et de mères attentionnées. Seuls quelques rares objets font référence à des femmes qui travaillaient ou étaient actives dans la sphère publique. La plupart des objets exposés proviennent de particuliers : les descendant·es des femmes mises à l’honneur ont ressorti des souvenirs de leur cave ou de leur grenier. S’il manquait un objet personnel, celui qui a été choisi représente l’engagement de la femme en question. La diversité des vies féminines doit aussi se refléter à l’avenir dans les collections du musée. |
9 | 1 Drapeau de la grève féministe de 2019. Ce drapeau fut porté à travers Berne par des grèvistes, puis hissé sur le Château de Berthoud par une collaboratrice. Le lendemain, il intégra la collection du musée.2 Fauteuil de Gertrud Derendinger, années 1960. Autrice de livres de travaux manuels, les broderies du fauteuil sont peut-être de sa propre main.3 Machine à écrire de Gertrud Derendinger, années 1950. En 1959, elle servit à taper le texte de la brochure « Unsere Schein-Demokratie » Dons d’Erika Derendinger4 Tableau de Christa Markwalder représentant le Château de Berthoud et le Palais fédéral, 2003. Elle peignit ce tableau à l’occasion de sa campagne électorale au Conseil national. Prêt Christa Markwalder5 Tableau de Margit Wenger, 2017. «Les femmes qui lisent sont dangereuses» : ces propos choquèrent l’artiste à un tel point qu’elle en fit le sujet de ses tableaux. Prêt de Margit Wenger 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 |
10 | 16 «Zornige alte Damen» signé par Hanna Schilt-Urech, 1994. Elle lutta pour un monde dans lequel toutes les personnes puissent vivre dignement: sans peur, sans guerre.17 Bulletins scolaires de Hanna Schilt-Urech, 1932/33. À l’époque, «1» était la meilleure note. Ses origines modestes empêchèrent Hanna Schilt-Urech d’étudier.18 Balance de cuisine de Hanna Schilt-Urech, années 1940. Elle devait soupeser bien des choses: le christianisme et le socialisme, le travail et l’éducation des enfants, mais aussi la farine et le beurre pour la tresse du dimanche. Prêts de la famille Schilt19 Alambic de Vreni Mosimann, années 1980. «Brönner Vreni» destilla ses eaux-de-vie dans différents alambics. Sur cette l’image, elle et son mari se tiennent à côté d’un grand alambic.20 Bouteille d’eau-de-vie de Vreni Mosimann, années 1980. Elle créait elle-même les étiquettes de ses alcools et les collait sur les bouteilles à l’aide de crème à café. 21 22 23 24 25 26 27 28 |
11 | Déterminées, persévérantes et inébranlables Cinq femmes racontent Par le biais de ces stations d’écoute, cinq femmes vous racontent leur vie. Leurs objets personnels sont exposés dans la vitrine. Vous pourrez également feuilleter les livres de certaines d’entre elles. Les portraits de ces cinq femmes figurent parmi les nombreux autres apparaissant sur le mur. Les retrouverez-vous toutes ? |
12 | Marie Schafroth (1874–1922), 6 min. Une femme sourde fait le tour du monde en 1910 toute seule et collectionne des objets pour la collection de Berthoud.Marion van Laer-Uhlmann (1905–2004), 5 min. En tant que conductrice de la Croix rouge pendant la deuxième guerre mondiale, elle sauve des enfants et des blessé·es. Une pièce sonore (pas seulement) pour les enfants. Gertrud Derendinger (1920–1994), 7 min. Hanna Schilt-Urech (1917–2011), 6 min. Anne-Marie Rey-Kühni (1937–2016), 5 min. |
13 | Beaucoup reste à faire Étudier l’histoire des femmes Armée, économie et politique : pendant des siècles, ces domaines étaient considérés comme les plus importants pour la société, et étaient principalement réservés aux hommes. Les archives conservent de la documentation sur ces thèmes, et les sciences de l’histoire les étudient. Seules quelques femmes participèrent à façonner ce monde d’hommes. Plus le temps passe, et plus il devient difficile de retracer l’histoire d’une femme. Les espaces de vie façonnés par les femmes n’ont laissé que peu de traces. Les activités féminines, considérées comme moins importantes, n’étaient pas jugées digne d’être documentées. Les histoires de vie de beaucoup de femmes resteront à jamais dans l’oubli. Il faut inviter les musées et les historien·nes à collecter et à sauvegarder les témoignages des femmes. C’est la seule manière de faire émerger une image complète du passé. |
14 | Clementia, la dernière Zähringen Le Château et la ville de Berthoud existent grâce aux Zähringen. Vers 1200, le dernier Zähringen, le duc Berthold V, fonda plusieurs villes parmi lesquelles Berthoud. À sa mort en 1218, le Château entra en possession des Kybourg. Voilà ce qu’ont appris les enfants de Berthoud à l’école. Or cette histoire oublie de mentionner l’épouse du duc, Clementia d’Auxonne. Cette dernière aurait en effet dû hériter de Berthoud, mais elle ne put jamais accéder à cet héritage malgré son combat pour récupérer son dû. Son neveu la maintenait en effet en captivité. L’empereur ordonna en vain sa libération, et elle passa de nombreuses années en captivité. Qu’arriva-t-il pendant ce temps à cette veuve sans enfants ? Quelle fut sa vie ultérieure ? Quand mourut-elle ? Beaucoup de questions qui restent sans réponses. |
15 | La femme à la robe bleue est Clementia d’Auxonne, l’épouse de Berthold V de Zähringen et l’héritière de Berthoud. Diebold Schilling la peignit 250 ans après sa mort. Chronique de Spiez de 1484/85, Berne, Burgerbibliothek, Mss.h.h.l.16, p. 67, (www.e-codices.ch). |
20 | Gemeinnütziger Frauenverein Burgdorf Engagée pour tous les âges Depuis 1910, l’association est active là où l’État n’intervient pas. De nombreux services sociaux trouvent leur racine dans cet engagement des femmes dans les œuvres de bienfaisance : le service de transport de la Croix Rouge, la cafeteria de l’EMS, les soins à domicile ou encore le soutien scolaire pour les élèves. Aujourd’hui, l’association organise des «Repair-Cafés», des cours de babysitting ou des après-midi conviviaux pour les personnes âgées. Les membres de l’association se voient comme des ouvreuses de possibles. Par ailleurs, l’association met son réseau à disposition des nouveaux·elles arrivant·es, mais aussi de personnes établies dans la commune depuis longtemps. Les hommes sont également les bienvenus. L’association a assez de bénévoles pour le moment, mais il est toujours difficile de savoir si les gens continueront à s’engager pour le vivre-ensemble à Berthoud. |
21 | Frauenverein Sumiswald 1844 Une des premières associations féminines Les femmes de Sumiswald ont commencé à se réunir avant même la naissance de l’État suisse. Elles se retrouvaient d’abord une fois par semaine, pour tricoter des habits pour les pauvres. Dans l’idée de pouvoir les soutenir également avec de la nourriture et de l’argent, elles mirent ensuite sur pied une soupe populaire et organisèrent des ventes de bienfaisance avec le fruit de leur travail. Depuis 1911, elles ont pris la forme d’une association, avec des statuts et une comptabilité. Cela leur a permis d’employer une infirmière de la petite enfance et d’organiser des soins à domicile pour les malades. Plus tard, elle ont créé un jardin d’enfants et une place de jeu. |
22 | Dorfläbe Grünenmatt Un nouveau nom et plus de vie «Comment continuer?», s’est demandée en 2003 la «Gemeinnützige Frauenverein Grünematt» («association d’utilité publique des femmes de Grünematt»). Ses membres souhaitaient en effet prolonger leur engagement pour la communauté, mais en intégrant les hommes. Il leur fallait donc un nouveau nom: «Dorfläbe Grünenmatt» (Grünenmatt village vivant). L’association organise des sorties et des manifestations comme des projections de films ou des «soirées spaghetti», mais elle œuvre aussi à rendre les routes plus sûres et propose un service de réparation. L’association «Dorfläbe» est ouverte à toutes les personnes vivant à Grünenmatt et vise à renforcer la communauté. |
23 | 1 Objets de la brocante de la «Gemeinnütziger Frauenverein»: pince, smartphone cassé, soucoupe à thé, pince à sucre, dé, tricotin. L’association organise des après-midi pour personnes âgées, une ludothèque, un «Repair-Café», et bien d’autres choses encore! Depuis 1923, les revenus de la brocante servent à financer des projets sociaux et caritatifs. Prêt de l’association «Gemeinnütziger Frauenverein Burgdorf»2 Les filles de l’école de perfectionnement en 1913. Les associations caritatives féminines s’engageaient pour une meilleure éducation des filles, et professionnalisèrent l’économie domestique. Burgerarchiv Berthoud Bechstein 20673 Les femmes de la «Frauenverein Sumiswald», vers 1885. Collection de la famillie Sommer, Mur, Sumiswald, in: Sumiswald Streiflichter, Sumiswald 2006, p. 300.4 Procès-verbaux de la «Gemeinnütziger Frauenverein» de Grünenmatt de 1930-1947 et 1948-1966. Prêt de l’association «Dorfläbe Grünenmatt»5 « Spinnete » de la «Gemeinnütziger Frauenverein Grünenmatt»: Lors des «Spinnete», les femmes se retrouvaient dans un bistrot pour filer, puis pour danser. Les hommes n’y étaient pas acceptés. Prêt de l’assocation «Dorfläbe Grünenmatt» 6 |
24 | Landfrauenvereine Burgdorf/Kirchberg et Wynigen-Rumendingen Éducation et sécurité financière pour les paysannes En 1930, la «Oekonomische Gemeinnützige Gesellschaft» (OGG) envoya Madame Dettwiler dans les villages bernois pour fonder des associations paysannes. En adoptant les statuts préparés à l’avance par l’OGG, les associations de Berthoud-Kirchberg et de Wynigen-Rumendingen virent le jour. Après la première «SAFFA», une exposition en faveur du travail féminin en 1928, les paysannes prirent conscience du fait qu’elles devaient gagner leur propre argent. Il leur fallait donc une meilleure formation, comme celle que pouvaient dispenser les écoles ménagères. Aujourd’hui, les associations paysannes garantissent une sécurité financière aux paysannes en cas de divorce. Les associations proposent également des échanges autour de la cuisine, de la pâtisserie, de la création et du bricolage en commun. |
25 | Faire le bien «Les hommes gagnent les guerres, les femmes font tourner le monde.» C’est en suivant cette devise que les paysannes s’engageaient – et s’engagent toujours – pour les autres. Comme de nombreuses autres associations féminines, elles travaillèrent sur le «front domestique» pendant les guerres mondiales et s’occupèrent de toutes les tâches que la politique leur laissa bien volontiers: tricoter, cuisinier, soutenir les femmes au chômage et accueillir les enfants réfugiés. Aujourd’hui, les paysannes récoltent des dons pour les pauvres, apportent de l’aide dans leur voisinage ou distribuent de la nourriture après des catastrophes naturelles. Elles tiennent à rester politiquement neutres. |
26 | 1 «Landfrouelied» (Chanson des paysannes), 1939 Frieda Grossenbacher-Mäder composa cette chanson pour les paysannes de Berthoud, Kirchberg et alentours. Prêt de la «Landfrauenverein Burgdorf, Kirchberg und Umgebung»2 L’abeille est le symbole des paysannes: son travail est aussi assidu et infatigable que le leur. Des attentes élevées qui prêtent aujourd’hui à discussion. Prêt de la «Landfrauenverein Burgdorf, Kirchberg und Umgebung»3 Statuts de l’association paysanne de Berthoud, Kirchberg et alentours, 1930. Le lieu, la date et le siège sont inscrits manuellement dans les espaces laissés en blanc dans le texte. Prêt de la «Landfrauenverein Burgdorf, Kirchberg und Umgebung»4 Procès-verbaux de l’association paysanne de Wynigen, 1930-1951. Pendant la deuxième guerre mondiale, les paysannes avaient tant de travail qu’elles ne prenaient que de courtes notes. Prêt de la «Landfrauenverein Wynigen-Rumendingen»5 Des chaussettes de soldats, reproduites en 2022 . Prêt de la «Landfrauenverein Wynigen-Rumendingen» 6 |
27 | FrauenNetz Burgdorf Engagé pour le réseautage et les droits féminins Le «FrauenNetz» («Réseau Femmes») a été créé en 2000 par un groupe de travail pour les questions féminines. Grâce à ce réseau indépendant, des femmes de tous horizons politiques se rencontrent. Au sein de différents groupes de travail, elles discutent des questions politiques et familiales, toujours du point de vue des femmes. Le «FrauenNetz» a organisé des matinées cinéma, des bourses aux plantons, des concerts pour les jeunes et des « Modi-Tage », journées pour les filles. Il existe également un programme de mentorat et un cercle de lecture. Toutes ces activités visent à promouvoir les femmes, mais aussi simplement à passer des moments conviviaux. |
28 | Grève féministe Salaire, temps, respect Du respect, un meilleur salaire, plus de temps – maintenant plus que jamais: c’est avec ces revendications qu’eut lieu en 2019 la deuxième grève féministe. Le 14 juin, le «FrauenNetz Burgdorf» a organisé un apéro avec musique et discours sur la Kronenplatz. En 1991 déjà, beaucoup de femmes s’étaient mises en grève. En 1981, le peuple avait certes dit oui à l’égalité dans les urnes, mais cela n’était pas pour autant devenu une réalité. Alors que le «FrauenNetz Burgdorf» n’existait pas encore, c’est un groupe des femmes qui distribua des badges et fit connaître la grève. |
29 | 1 Vidéo, livre et flyers de différentes manifestations et événements organisés par le «FrauenNetz». Prêt du «FrauenNetz Burgdorf»2 Concert de la chorale internationale des femmes, organisé par le «FrauenNetz» lors de la «Begegnungsfest» («Fête de la rencontre») en 2017 à Berthoud. Prêt du «FrauenNetz Burgdorf»3 Les fondatrices du «FrauenNetz Burgdorf». À l’arrière (de gauche à droite): Gabriela Kühni, Bernadette Zurkinden, Andrea Rüfenacht, Regina Biefer (avec sa fille Tamara); devant : Mirjam Rumenthaler, Johanna Schlegel, Elisabeth Zäch.4 Flyer de la grève féministe de 2019: environ 100 personnes se rassemblèrent sur la Kronenplatz pour écouter les discours d’Elisabeth Knutti (présidente de la Gemeinnütziger Frauenverein Burgdorf) et de Barbara Lüthi (syndique). Prêt du «FrauenNetz Burgdorf»5 Drapeau syndical officiel, avec les thèmes de la grève féministe de 2019. Prêt du «FrauenNetz Burgdorf» 6 7 |
30 | Les femmes s’organisent Engagées pour Berthoud et pour le monde Une crèche, un lieu de rencontre interculturel ou une branche de l’organisation «Soroptimist International»: les femmes s’engagent pour des causes variées. Une chose semble pourtant commune à toutes ces organisations: leurs fondatrices ont été des femmes d’action qui se sont battues pour leurs convictions. |
31 | Soroptimist International Club Berthoud Pour l’égalité des droits des femmes et des filles «Soroptimist International» est la plus grande organisation mondiale de femmes actives dans le monde professionnel. Fondée en 1921 en Californie, elle compte aujourd’hui 72’000 membres dans 121 pays. Les «soroptimistes» sont l’une des rares ONG qui conseillent directement l’ONU. Elles se mobilisent pour que les femmes et les filles puissent participer équitablement à la vie sociale, avec pour devise: «éduquer, autonomiser, rendre capable». Lancé en 1956 par Simone Friedli et Martha Hofer, le club de Berthoud s’engage aujourd’hui fortement contre la violence faite aux femmes et aux filles. |
32 | Krippeverein Burgdorf Pour les enfants et les parents actifs La plus vieille crèche de Berthoud existe depuis 1891. Elle a été fondée par des femmes bourgeoises avec l’aide du pasteur, pour que les femmes pauvres puissent travailler à l’usine ou pour qu’on s’occupe des enfants si leurs mères étaient malades. La garde des enfants était alors encore une responsabilité des femmes. Au début, la crèche n’acceptait que les enfants de couples mariés, et jusque dans les années 1970, c’est des diaconesses qui gardaient les enfants. Elles habitaient alors dans la crèche et s’occupaient 24 heures sur 24 des enfants, dont certains vivaient aussi sur place. De nos jours, la crèche s’appelle «Villa ChriBu». |
33 | Interkultureller Frauentreff Un endroit pour la rencontre et l’intégration Trois femmes de Berthoud souhaitaient favoriser les rencontres et aider les femmes migrantes à s’intégrer plus facilement. En 2006, elles ont créé le Lieu de rencontre interculturel et féminin. Depuis 2012, il est géré par l’église protestante, qui le finance conjointement avec la Ville. Des femmes de partout dans le monde se rencontrent une fois par semaine et participent à des activités telles que bricolages, discussions, sport ou encore sorties, ce qui est mutuellement enrichissant. |
34 | 1 Fanion du «Soroptimist International Club Burgdorf». Plus bas, le logo de «Soroptimist International» présentant une femme aux bras levés symbolisant la liberté et la responsabilité. Prêt de Stacy Ciulik2 Marque-page du «Soroptimist International Club Burgdorf». Prêt de Stacy Ciulik3 Badges avec le logo de «Soroptimist International». Prêt du «Soroptimist International Club Burgdorf»4 Images du lieu de rencontre interculturel et féminin Prêt du «Interkultureller Frauentreff»5 Bracelets d’amitié de la «Begegnungsfest» 2019. Les femmes ont intégrés aux bracelets le vœu d’une cohabitation paisible de toutes les nations et les ont distribués lors de la fête en signe d’amitié. Prêt du «Interkultureller Frauentreff» 6 7 8 |
40 | Historienne et archiviste Trudi Aeschlimann-Müller *1943 «Peu importe qu’il s’agisse d’artistes ou d’artisanes : je m’intéresse toujours à l’être humain derrière l’œuvre.» Sans elle, Berthoud aurait moins d’histoire: tout à la fois archiviste au Burgerarchiv (Archives communales), éditrice de la chronique «Burgdorfer Jahrbuch», première présidente de l’association de la salle des chevaliers puis actuelle responsable de sa collection, elle étudie l’histoire locale. Après ses études, elle se marie rapidement, ce qui est alors le seul moyen d’habiter avec son compagnon. Jeune mère, elle travaille ensuite au service cantonal des monuments historiques. Elle devient dans les années 1970 la première femme archiviste de Berthoud. Il arrivait alors parfois que des personnes âgées lui demandent : «Bonjour Mademoiselle, où est le responsable des archives?» |
41 | Sculptrice Helen Balmer-Gerber *1924 «Il ne faut rien forcer, mais laisser les choses venir à soi.» Elle consacre sa vie à l’art, participe à de nombreuses expositions et s’engage pour la place des femmes dans le monde de l’art. Née dans une famille de fabricants à Langnau, elle joue dans leur jardin et construit dès son enfance des petites sculptures. Après des études de droit, elle convainc ses parents de la laisser devenir sculptrice et part se former à Paris auprès de Germaine Richier. Son mari Lorenz Balmer réalise plusieurs sculptures en pierre selon ses esquisses, dont le «Nuage» qui orne la fontaine située devant l’école secondaire de Langnau. Photo: Raffaella Bachmann |
42 | Lectrice, mère et femme au foyer Henriette Bitzius-Zeender 1805–1872 «Pour ton enfant, le temps que tu consacres à un bon livre n’est pas du temps perdu » Elle est restée dans son ombre, mais a contribué au succès de son célèbre mari Albert Bitzius, plus connu sous son nom de plume Jeremias Gotthelf. Elle fait sa connaissance alors qu’elle s’occupe du ménage de son grand-père. L’ayant épousé, elle s’occupe des finances et de l’accueil des hôtes. Elle fait de ses filles de bonnes ménagères, toujours au service de leurs maris. Elle lit et corrige aussi les œuvres et les lettres de son époux, et adoucit parfois ses propos trop cinglants. Burgerbibliothek Berne, Neg. 4248, photo: Gerhard Howald |
43 | Politicienne, réseauteuse Regina Biefer *1952 «C’est la grève des femmes de 1991 et surtout la non-élection de Christiane Brunner en 1993 qui m’ont secouée et m’ont poussée à m’engager politiquement.» Originaire de Berthoud, elle co-fonde en 1986 la Freie Liste, dont sont issus les Vert·es de Berthoud. Depuis, elle a occupé différentes places dans ce parti. Elle a notamment été conseillère municipale et présidente du groupe parlementaire. Pendant 17 ans, elle participe également au comité de l’association de quartier «Ämmebrügg», dont 8 ans comme présidente. En 2000, elle cofonde le «FrauenNetz Burgdorf», dont elle est aujourd’hui encore la coordinatrice. Ce réseau est ouvert aux femmes qui souhaitent s’engager en dehors de la politique (des partis). |
44 | Philosophe Magdalena Aebi 1898–1980 «Tous les renards ont quatre pattes, toutes les personnes intelligentes sont des renards, donc toutes les personnes intelligentes ont quatre pattes.» Publiée en 1947, sa critique de la Logique de Kant fonde sa renommée internationale. Souhaitant rester libre et indépendante, elle refuse de poursuivre sa carrière académique, vit dans des hôtels en Suisse et en Allemagne, voyage beaucoup et publie une série d’autres textes après sa thèse de doctorat. Elle passe la fin de sa vie dans un EMS à Oberburg, où elle emménage avec tous ses livres. Elle y fait découvrir les asperges allemandes aux gens du coin, et Kant au personnel de soin. Burgdorfer Jahrbuch 1982, p. 78, photo : F. Henn «Kants Begründung der ‹Deutschen Philosophie›. Kants transzendentale Logik, Kritik ihrer Begründung» – Magdalena Aebi, 1947 Elle fut l’une des premières femmes de Berthoud à écrire une thèse. La philosophe y critique Emmanuel Kant. |
45 | Écrivaine Therese Bichsel *1956 «Je m’intéresse aux biographies de femmes d’hier qui jettent une autre lumière sur les femmes d’aujourd’hui.» Dans ses romans, elle met à l’honneur des personnages historiques féminins. Après une enfance dans l’Emmental, elle fait des études d’allemand et d’anglais. S’ensuivent des séjours à l’étranger et des emplois comme journaliste et au parlement. Son premier roman historique, Schöne Schifferin (1997), suscite un vif intérêt. Elle écrit neuf autres livres par la suite. Son dernier roman, Anna Seilerin, raconte la vie de la fondatrice de l’Hôpital de l’Île de Berne. Photo: Bettina Brun «Das Haus der Mütter» – Therese Bichsel, 2001 Therese Bichsel entrelace l’histoire d’une femme moderne avec le sort de cinq de ses ancêtres. Le roman se joue dans l’Emmental et intègre des faits historiques au quotidien de ses personnages. |
46 | Autrice de romans policiers Christine Brand *1973 «J’ai toujours essayé de comprendre le parcours des gens qui deviennent des criminels. Ce sont des êtres humains avec une histoire, pas de monstres.» La journaliste de Berthoud a grandi avec la mort: son père était menuisier et croque-mort, ses voisins bouchers et chasseurs. Elle découvre l’univers de la justice et de la criminologie avec son travail de chroniqueuse juridique, entre autres pour les journaux «NZZ am Sonntag» et «Der Bund» et pour la télévision suisse-alémanique. En 2009, elle publie son premier roman, «Todesstrich». Elle se fait connaître par la suite comme autrice de romans policiers, mais aussi de récits basés sur des faits réels survenus dans l’Emmental. |
47 | Salonnière Julie Bondeli 1732–1778 «Puisque je suis encore si jeune, je me dis :‹Julie, mon enfant, ne te marie pas pour rester libre et faire ce qui te chante.›». Elle tient à Berne un salon dans lequel se réunit l’élite éclairée et entretient une correspondance avec de nombreux intellectuels. Adolescente, elle vit au Château de Berthoud, dont son père est le bailli. Elle reçoit une éducation particulièrement complète pour une fille de l’époque, comprenant les langues, les mathématiques et la philosophie. Suivant le modèle parisien, elle encourage dans son salon la culture, la discussion et l’amitié au-delà des frontières entre classes sociales et entre sexes. Elle passe ses vieux jours à Neuchâtel avec son amie Henriette de Sandoz, sans jamais cacher son amour pour cette dernière. Burgerbibliothek Berne, Porträtdok. 216, photo: Gerhard Howald |
48 | Institutrice et défenseuse des droits des femmes Marie Brechbühl 1857–1933 En tant qu’institutrice, elle se bat pour des classes mixtes, et en tant que femme, elle revendique ses droits. Comme bien d’autres défenseuses des droits des femmes, elle ne se mariera jamais. Née à Berthoud, elle obtient son diplôme d’enseignante et reprend en 1875 une école privée à Genève, qui devient connue sous son nom. Elle s’engage pour que les enfants de toutes les religions puissent suivre ses cours. Co-fondatrice de l’«Union des femmes de Genève», la première association pour la défense des droits des femmes, elle se mobilise pour améliorer la situation juridique et politique des femmes. Archives de l’École Brechbühl, Genève |
49 | Écrivaine et chroniqueuse Lotte Brechbühl-Ris 1923–1999 «… et j’ai pu savourer pleinement la vie, comme une extraordinaire mélodie pleine d’harmonies, de dissonances et de rythmes.» Avec ses poèmes sur la «Solätte», elle capte l’ambiance de la fête de ville de Berthoud. Elle travaille pour les journaux «Burgdorfer Tagblatt» et «Berner Zeitung», puis devient la première femme à rédiger la chronique du «Burgdorfer Jahrbuch». À côté de son travail de journaliste et tout en éduquant ses quatre enfants, elle participe au conseil paroissial, à des associations et à des commissions. |
50 | Travailleuse sociale Lilo Brand-Bühler *1948 «Ma vie est faite d’histoires.» Elle s’engage pour les autres, que ce soit en tant que directrice de Pro Senectute ou en accompagnant des réfugié·es à Berthoud. Pendant ses 24 ans à Pro Senectute, elle conseilla plus de 6000 personnes. Depuis sa retraite, elle s’engage pour les réfugié·es, élabore des manuels d’allemand, aide à trouver des logements et collecte des dons. L’association «Learning by doing», qu’elle a co-fondé, s’engage pour l’intégration des personnes réfugiées et leur propose des activités. |
51 | Philanthrope Heidi Brodbeck-Zürcher *1930 «Il est important de ne pas vivre uniquement pour soi-même, mais d’aider partout où on le peut.» L’amour du prochain et la communauté: tel est l’exemple donné par ses parents qu’elle a suivi et transmis. Après une enfance heureuse passée dans la forêt, sur les bords de l’Emme ou au jardin – et toujours en compagnie d’enfants placés –, elle élève six enfants, puis prend soin de son père d’abord, de sa mère ensuite, et enfin de son mari. Aujourd’hui encore, elle aime passer du temps dehors et faire du ski ou du vélo électrique (elle en a reçu un pour ses 90 ans). Sa vie et ses expériences inspirent aussi la jeunesse d’aujourd’hui: c’est des élèves qui l’ont proposé pour cette exposition. |
52 | Ingénieure Stacy Ciulik *1961 «Ensemble, nous pouvons améliorer la vie.» Après des études d’informatique en Californie, elle rencontre son mari en Suisse. Quelques années et deux enfants plus tard, la jeune famille déménage en Californie, où elle ouvre un magasin de textile et d’artisanat. De retour à Berthoud, elle rencontre des difficultés à réintégrer le monde professionnel en tant que mère. Elle participe à des «semaines de la technique» pour les filles et aide des enfants issus de l’immigration à faire leurs devoirs. Plus tard, elle travaille comme ingénieure de business process et dans les télécommunications. Elle représente le club service «Soroptimist International» auprès de l’ONU à Genève. |
53 | Militante Béatrice Däpp-Tren *1943 «Devenir sage en prenant de l’âge, ce n’est pas mon truc. Je reste en colère.» Elle a lutté pour les droits des femmes au sein du groupe de femmes de Berthoud, inspiré par le MLF (Mouvement de libération des femmes). Pour la Fête des mères de 1975, la vitrine de son magasin «Froulädeli» affiche : «Merci pour les fleurs – nous préférons des droits». Mère de deux enfants, elle se rend compte que ce n’est pas le statut de «femme de…» qui la rendra heureuse. Dans les années 1970, elle est militante, puis conseillère municipale. Elle lutte pour l’abolition de l’armée, pour un moratoire sur la construction de centrales nucléaires et pour les droits des prisonnier·ères. Elle n’a cependant jamais été contre quelque chose par principe, et est toujours restée ouverte au dialogue. |
54 | Premières musiciennes de la fanfare de la ville Christine Derendinger Marianne Stuber *1955, *1957 «Au-delà de la musique en elle-même, c’était le magnifique esprit de camaraderie de ses membres qui nous a motivées à participer à la fanfare.» Avant 1973, aucune femme n’avait joué dans la fanfare de Berthoud: Marianne Stuber est la première. Passionnée de musique dès son enfance, elle demande à rejoindre la fanfare à ses 16 ans. Le refus tombe rapidement, comme ils n’ont encore jamais joué avec des femmes, mais elle peut participer néanmoins à une répétition le lendemain. Christine Derendinger, qui rejoint la fanfare la même année, est également confrontée à des difficultés. Malgré ces débuts compliqués, elle fait partie de la fanfare aujourd’hui encore. Festschrift 200 Jahre Stadtmusik Burgdorf 1802–2002, p. 65. |
55 | Institutrice Lina Döbeli 1867–1932 Enseignante à l’école secondaire des filles de Berthoud, elle est également présidente de la section de Berthoud de l’Association des institutrices de 1902 à 1913. Elle se mobilise en faveur d’une vie religieuse, pour l’abstinence et pour les causes féminines, y compris publiquement si nécessaire. Elle fonde un foyer pour «aveugles, sourds et débiles», et s’engage pour la protection des animaux ainsi que dans des institutions religieuses et caritatives. |
56 | Première huissière cantonale Christina Dübi Flückiger *1973 «Je suis fière de pouvoir occuper ce poste, et je trouve intéressant d’observer la cohabitation de la tradition et d’un service public tourné vers la clientèle dans un même bâtiment historique.» En 2000, elle est la première femme à devenir huissière du Canton de Berne. Officiellement, elle est alors encore nommée «huissier». C’est en 2007 seulement que le Grand Conseil adoptera une loi qui lui permet de se revendiquer huissière. Elle est responsable de la gestion de l’Hôtel du gouvernement à Berne et de l’organisation d’événements. Lors de cérémonies officielles, elle représente le Canton de Berne vêtue du costume protocolaire. Aujourd’hui, elle travaille pour le Musée du Château de Berthoud. Archives de l’État de Berne, PBA BZ, Photo: Andreas Blatter |
57 | Éditrice et journaliste Gertrud Derendinger 1920–1994 «Préparons-nous à lutter! Prouvons à […] ces chers messieurs que nous n’accepterons plus sans combattre notre soumission politique.» Elle quitte un emploi stable de comptable pour se consacrer à sa passion: l’écriture. Elle publie des articles dans la presse nationale et internationale, aussi sur les droits des femmes. Elle critique l’absence du suffrage féminin dans la brochure «Unsere Schein-Demokratie», ce qui lui vaut d’être attaquée publiquement. Elle publie également des livres sur les travaux manuels et donne des cours, avec tant de succès qu’elle réussit à se construire une maison avec jardin et piscine et à y ouvrir une galerie. Quand son succès se tasse dans les années 1970, elle doit vendre sa maison et mènera par la suite une vie solitaire. «Unsere Schein-Demokratie. Ein weiblicher Kommentar über unsern Staat der Männerherrschaft, der sich einbildet, eine wahre Demokratie zu sein» – Gertrud Derendinger, 1959 Après le refus du suffrage féminin, elle règle ses comptes avec les hommes, les politiciens, les médias et les militantes modérées. Elle appelle à oser «être différente» et à «lutter avec force et détermination». |
58 | Entrepreneuse Adelheid Fankhauser-Marti 1665 – vers 1723 «Que notre Seigneur qui est aux Cieux prenne en compte tout ce que j’accomplis en honneur, louange et gloire de Son saint nom […] et qu’il m’accorde, à moi et aux personnes dont je suis responsable, ses avantages […], amen.» Après la mort de son mari, elle devient une entrepreneuse douée: l’usine de tissus Fankhauser prospère sous sa direction. Ses sept enfants atteignent tous l’âge adulte. Avant de reprendre la direction de l’usine, elle s’occupait du ménage, de la comptabilité et de l’éducation des enfants. |
59 | Coordinatrice de soins à domicile Lori Friederich-Richard 1923–2000 «Il n’est pas possible de satisfaire tout le monde en même temps. La médiation est un compromis entre ce qui est souhaitable et ce qui est faisable.» Pour que les personnes âgées puissent rester le plus longtemps possible à la maison, elle coordonne le travail des aides à domicile entre 1969 et 1997. Quand la ville de Berthoud veut la récompenser en la faisant citoyenne d’honneur, elle refuse, notamment parce qu’elle ne souhaite pas devoir faire tout le temps des discours. |
60 | Directrice de banque Margrit Friedli 1964–2019 «Je viens de la région de Wynigen, j’y a grandi et j’y ai mes racines. La caisse d’épargne et de crédit Wynigen est aussi ma passion, pas seulement mon travail.» En 2017, elle est la première à être élue «Banquière de l’année»: parmi cent autres banques, sa caisse d’épargne et de crédit de Wynigen arrive au premier rang. Comme directrice de banque, elle se met au service de sa clientèle. Elle a travaillé pendant presque 40 ans pour sa petite filiale, depuis son apprentissage en 1980 et comme directrice à partir de 2001. |
61 | Collaboratrice scientifique Helene Gabriel 1917–2009 «Pour une intégration complète des femmes actives dans la société […] il faut plus de solidarité […] non seulement entre femmes, mais également entre hommes et femmes […].» «Mademoiselle l’avocat Gabriel»: c’est ainsi qu’un article de journal présenta la collaboratrice scientifique de l’Office fédéral de la santé publique, alors âgée de 59 ans. Elle termine ses études de droit en 1943, puis dirige son propre bureau d’avocat·es, et enfin la section féminine du Service de l’emploi bernois. En tant que collaboratrice scientifique, elle est responsable des lois sur les toxiques, sur les médicaments et sur les «questions féminines». Elle s’engage également pour les femmes dans le monde du travail, et répond aux questions de droit et d’assurances au sein de l’«Alliance des sociétés féminines suisses». Fondation Gosteli, portrait photographique de Helene Gabriel, AGoF, Notices biographiques 2261, photo: Hans Schlegel. |
62 | Institutrice et journaliste Gertrud Egger 1902–1947 «Pour la femme, le sens de la vie réside dans l’amour, l’amour au sens le plus large. C’est ainsi qu’elle défend sa patrie. L’amour est une tradition chez les Stauffacher.» A certified schoolteacher, she grew up in Burgdorf. She spent time working in the Federal Military Sanatorium for tuberculosis patients. In the 1930s, she began writing articles on topical issues, such as the Christian faith, culture and the role of the « Swiss woman » – entirely in keeping with the spirit of national defense. Burgerarchiv Berthoud, photo Bech 300244 |
63 | Guide de la ville Marianne Gertsch-Schoch *1956 «Chaque personne a un côté lumineux et un côté sombre, tout comme les armoiries de Berthoud, qui – par chance – sont encadrées d’un humour doré.» Pendant ses visites guidées de Berthoud, elle divertit son public avec des faits instructifs et parfois troublants, des anecdotes, des chansonnettes, des dégustations… et de l’humour! Grand-mère, elle s’occupe de se quatre petits-enfants et d’un garçon réfugié. Après une grave maladie, elle s’est mise à son compte. En 1991 lors de la fête de la ville, la «Solätte», alors jeune éducatrice de la petite enfance, elle remplace une collègue malade et emmène la classe en portant une salopette blanche. Des pantalons, quel impair! |
64 | Peintre et enseignante Eva Haas-Lehmann 1933–1998 Après ses études à l’École d’art visuels de Bienne et deux résidences, elle se consacre à la photographie expérimentale, puis aux eaux-fortes. Elle travaille aussi comme enseignante à Heimiswil. Elle a son atelier à Berthoud et expose en 1973 pour la première fois à la Galerie Bertram. En 1982, elle se met à la peinture de grands tableaux, inspirée par un séjour en Égypte. Après sa retraite, elle vit en Italie. Burgdorfer Jahrbuch, 1999, p. 213. |
65 | Peintre, dessinatrice et poétesse Mily Hartmann-Dür (Mily Dür) 1921–2016 «Mais cette extase, je l’ai bien vécue, avec des couleurs et des formes. Et avec de la bonne musique. […] – puis on regarde sa montre et on se dit : aïe, je dois me mettre à la cuisine.» Ses images, faites de contrastes se renforçant mutuellement, expriment une globalité, souvent à travers le symbole d’un rond. Née à Berthoud, elle étudie à l’école des arts appliqués et entreprend de nombreux voyages avec son mari. Ses tableaux sont souvent exposés, par exemple lors de la deuxième SAFFA (exposition pour le travail féminin) en 1958. Elle est proche de la nature, végétarienne, et soutient le mouvement écologiste. |
66 | Peintre et poétesse Doris Horisberger-Flück (Doris Flück) *1937 «S’arrêter serait ma perte, je dois toujours continuer à chercher et à trouver.» C’est à l’âge de 35 ans seulement qu’elle commença à peindre et à écrire, à côté de ses tâches de mère et de femme au foyer. À Düsseldorf, elle découvre la poésie japonaise. Elle apprend le japonais et visite le pays. Elle publie plusieurs tomes de poèmes et présente ses tableaux dans plusieurs expositions, ainsi que dans son atelier à Berthoud. |
67 | Syndicaliste Elisabeth Jacchini-Mühlemann *1951 «Ne te dis jamais que tu ne peux pas le faire.» Conseillère municipale, militante pour les droits des femmes, co-fondatrice de coopératives d’habitation: elle est toujours en lutte contre l’injustice. Comme conseillère municipale et présidente du Conseil municipal, elle initie des projets comme la marche aux flambeaux contre l’extrême-droite de 2000. Au sein de l’Association suisse des infirmières et infirmiers en 2001, elle aide à organiser une grève cantonale et participe aux négociations de l’actuelle convention collective de travail. |
68 | PDG Eva Jaisli *1958 «La diversité favorise la création de valeur et l’innovation. Pour trouver des solutions durables pour l’économie et la société, nous avons besoin de plus des deux.» Elle dirige l’entreprise familiale PB Swiss Tools, qui produit des outils et des instruments médicaux. Elle y veille à ce que tou·tes les employé·es aient les mêmes opportunités. Avec ce même objectif, elle s’engage aussi dans les associations économiques et les conseils d’administration. Pour son engagement dans l’entreprise et pour la communauté, elle reçoit un doctorat honoris causa de l’Université de Berne. La ville de Berthoud la récompense également pour son engagement pour l’hôpital et l’avenir de soins médicaux dans l’Emmental. |
69 | Pionnière dans la lutte pour la solution des délais Anne-Marie Rey-Kühni 1937–2016 «Tant que les femmes ne peuvent pas décider librement de leur maternité, l’égalité entre les sexes reste une utopie.» Celle qui reste la figure la plus connue de la lutte pour la décriminalisation de l’avortement défend depuis longtemps déjà une solution des délais. Elle doit elle-même avorter, et le fait avec l’aide de son père qui est l’un des rares médecins à Berne à pratiquer des avortements. L’horreur de ne pas pouvoir décider elle-même pour son propre corps fait d’elle une militante. Dès 1971, elle s’engage pour la solution des délais. Elle se mobilise aussi pour l’environnement, dans la politique énergétique et pour les droits des femmes. En tant que membre du PS, elle fait également partie du parlement cantonal bernois. Archives Sociales Suisses F 5030-Fa-0132 «Die Erzengelmacherin. Das 30-jährige Ringen um die Fristenlösung» – Anne-Marie Rey, 2007 Ce livre raconte la lutte pour la solution des délais. Rey intègre sa propre expérience aux recherches historiques sur l’avortement. |
70 | Élève Christine Kauz-Wüthrich *1970 «Par conviction, les femmes doivent rompre avec les traditions.» En 6ème année, elle s’habille déjà comme elle le veut. Elle aime bien le sarouel qu’elle a cousu avec des restes de la robe de mariée de sa mère, et elle le porte donc en 1982 pour le cortège de l’après-midi de la «Solätte». Ses copines de classe s’étonnent et les profs ne sont pas content: lors des 250 dernières «Solätte», les filles avaient toujours porté des robes. |
71 | Première cheffe de la police Rosmarie (Romy) Kieliger-Jutzi *1951 «Ça m’a fasciné de m’affirmer en tant que femme dans un domaine masculin.» Elle est la première femme du Canton de Berne à travailler comme «secrétaire de police». Ce travail constitue un grand défi pour l’ancienne secrétaire de direction de l’Office fédéral de la police, mais un défi qui l’attire et la fera grandir. Après la réorganisation de l’administration municipale, elle devient cheffe de la Direction de la population et de la sécurité de Berthoud. |
72 | Présidente d’association Elisabeth Knutti-Hofer *1958 «Être engagée, c’est ressentir à l’intérieur de soi une détermination, et comprendre qu’on a le privilège de pouvoir agir.» Il lui tient à cœur de donner une bonne image du bénévolat, cette possibilité de se mettre en réseau et d’agir directement, de manière non bureaucratique. Même si son père est contre le suffrage féminin, elle peut apprendre un métier et devient enseignante. Elle continue à travailler après la naissance de ses enfants. Plus tard, elle travaillera dans la formation d’adultes et dans des classes d’intégration. Son engagement au sein d’associations commence à la société de gym Satus Burgdorf, dont elle est la première présidente. Depuis 2012, elle est la présidente de la société caritative «Gemeinnütziger Frauenverein Burgdorf». |
73 | Présidente d’association et de club Trudy Köhli-Borter *1931 «Qui dit A, doit aussi dire B, et le faire en véritables femmes d’affaires. Il faut parfois arrêter de voir la vie en rose.» Présidente de la «Gemeinnütziger Frauenverein», elle a longtemps œuvré pour le bien de Berthoud. En 1977, le «Soroptimist International Club Burgdorf», qui reconnait le travail de femme au foyer comme un métier, l’accepte comme membre. Au sein de ce club de service pour femmes, elle représente des ONG auprès de l’ONU à Genève et devient plus tard présidente de l’union des clubs au niveau suisse. Le projet «Amitié sans frontière» l’amène en Europe de l’est, où elle aide les clubs locaux à créer des projets sociaux. Photo : Andrea Flückiger |
74 | Historienne locale Barbara Kummer-Behrens *1942 «Connaître sa patrie, c’est l’aimer.» Née à Hanovre, elle passe son enfance en Argentine. Alors qu’elle vient en Suisse pour une année d’échange, elle tombe amoureuse d’Utzenstorf, de la littérature de Gotthelf et d’un homme. Elle reste dans l’Emmental, dirige un ménage paysan et apprend à comprendre le dialecte bernois. Elle s’intéresse particulièrement à la vie de Gotthelf, qui avait lui-même passé une année au nord de l’Allemagne du nord alors qu’il était étudiant, et petit à petit elle devient l’historienne d’Utzenstorf. Photo : Beat Mathys |
75 | Co-fondatrice de l’entreprise Lenco Marie Laeng-Stucki 1905–1974 «Si on le veut, on peut tout faire, il faut simplement le vouloir.» Avec son mari, elle fonde l’entreprise Lenco et contribue de manière décisive à son succès. La fille de Signau est devenue tôt orpheline et a été une enfant placée. À l’âge de 24 ans, elle se marie avec Fritz Laeng et travaille dans son magasin de radio. Ensemble, ils fondent en 1946 l’entreprise Lenco, qui devient vite connue pour ses tourne-disques. En Italie, elle trouvera une deuxième patrie. Près d’Ancona, elle fonde une école, l’«Istituto di instruzione superiore M. Laeng», qui forme aujourd’hui encore des professionnel·les de l’industrie. Burgdorfer Jahrbuch, 1976, p. 18 |
76 | Travailleuse sociale et écrivaine Annemarie Lanker-Burkhalter *1944 «Payer des impôts sans avoir le droit de vote et l’éligibilité, ça m’indignait, m’irritait et me mettait en colère. Et comme ma mère était contre le suffrage féminin, c’était un sujet explosif au sein de la famille.» Mère célibataire, elle finit par se former en tant que travailleuse sociale, diriger un centre de consultation pour personnes toxicomanes puis les services sociaux de la ville de Berne. Après une enfance dans le Bigenthal, elle tombe enceinte jeune et se marie, puis a encore trois enfants. Le mariage se brise. L’injustice du droit matrimonial et le manque de possibilités de participer aux décisions la politisent. Désormais, elle lutte en faveur du suffrage féminin et pour une meilleure éducation des femmes. Depuis sa retraite, elle écrit. Elle gagne en 2021 le concours de nouvelles du journal «Der Bund». |
77 | Présidente du Conseil national Christa Markwalder *1975 «Pour moi, la participation politique vise à poser des jalons pour l’avenir, de façon à ce que les générations futures aient également des chances équitables de choisir leur propre mode de vie.» En 2015, elle est élue présidente du Conseil national, ce qui fait d’elle la première femme de Berthoud à devenir première citoyenne suisse. De 1999 à son élection au Grand conseil de Berne en 2002, elle est conseillère municipale libérale-radicale à Berthoud. En 2003, elle est élue au Conseil national pour le PLR et s’engage au sein de la commission des affaires étranges et de celle des affaires juridiques. Elle œuvre également pour une prévoyance vieillesse durable et pour les énergies renouvelables. |
78 | Travailleuse sociale et politicienne Christine Meier *1956 «J’aime l’humain et la nature dans leur diversité.» Désirant s’engager dans l’aide au développement, elle part pour plusieurs années comme volontaire dans la forêt amazonienne du Pérou. Après la naissance de ses enfants, elle revient en Suisse et dirige entre autres le refuge «Frauenhaus» à Berne. Comme manager, elle garde toujours en vue les intérêts des femmes. Elle rejoint le Parti vert, devient présidente de la section de Berthoud et est élue syndique de la ville. Au sein du réseau «FrauenNetz Burgdorf», elle fait entendre les besoins des femmes. |
79 | Voyageuse et collectionneuse Marie Marta Schafroth 1874–1922 «C’est ainsi que j’ai réalisé mon rêve d’enfant: visiter de véritables cannibales sur leurs îles aux palmiers, en plein océan pacifique austral.» Sourde et curieuse, elle a fait le tour du monde et en a ramené des souvenirs qui constituent aujourd’hui une grande part de la collection ethnographique du Musée du Château de Berthoud. Elle perd l’ouïe dans son enfance, après avoir attrapé la scarlatine, mais elle apprend la lecture labiale, qu’elle maîtrisera en quatre langues. Au sein de l’association bernoise «Hephata-Verein», dont elle contribue à financer le journal mensuel, elle lutte pour la promotion de la lecture labiale. C’est avec l’héritage de son père qu’elle réalisera un rêve de longue date: en 1910, elle part voyager dans le Pacifique. «Südsee-Welten vor dem Grossen Krieg» – Marie M. Schafroth, 1916 Marie Schafroth raconte son voyage à travers la Nouvelle-Guinée. Ses descriptions sont truffées de remarques racistes («cannibales», «anthropophages») et dénotent d’un regard colonial sur les autochtones, qu’elle décrit dans un mélange d’admiration et de désapprobation. |
80 | Distillatrice Vreni Mosimann-Schärer 1936–2017 «J’ai travaillé toute ma vie, et je n’arrive pas m’imaginer comment arrêter.» Elle a été l’une des rares femmes dans le monde de la distillerie, mais ses eaux-de-vie ont acquis une renommée nationale. Après le décès prématuré de son mari, elle continue leur activité commune et devient connue comme «Brönner-Vreni». D’abord pleine de doutes quant à sa capacité à assumer cette tâche, elle dirige bientôt sa distillerie ambulante avec passion et les eaux-de-vie deviennent l’œuvre de sa vie. Avec sa pèlerine et son grand chapeau, elle est dehors par tous les temps, distille et expérimente notamment avec des fraises, des glands et des herbes. |
81 | Officier et réseauteuse Esther Niffenegger-Herzog *1981 «J’aime ma vie de mère et de manager.» Membre de la direction, officier, mère – chez elle, tout cela va ensemble. Elle sort des sentiers battus, tandis que son mari est homme au foyer. Elle est la première femme suisse à accomplir l’école d’officiers des troupes de combat: quelle école de vie! Cette expérience et ses études d’économie ne suffisent pourtant pas à lui permettre d’avancer professionnellement. Elle se met alors au réseautage. Aujourd’hui, elle est responsable de 8’000 employé·es de la Poste et transmets ses expériences par le biais du mentorat. Elle œuvre ainsi avec passion pour une meilleure conciliation entre famille et carrière. |
82 | Championne de course d’orientation Simone Niggli-Luder *1978 «J’ai dû apprendre à séparer la famille et le sport, à me focaliser pleinement sur le moment présent. Sinon on ne fait rien correctement.» C’est dans son enfance déjà que la future meilleure coureuse d’orientation de tous les temps découvre ce sport. Aujourd’hui encore, revenir à Berthoud est pour elle un retour aux sources. Après son diplôme de biologie, elle est en 2003 la première à oser devenir coureuse d’orientation professionnelle. Elle est pionnière dans la transformation de la course d’orientation en sport de haut niveau. Son succès lui donne raison: jusqu’à sa démission en 2013, elle sera 23 fois championne du monde, et trois fois sportive suisse de l’année. |
83 | Mère de famille et mécène Anna Pestalozzi-Schulthess 1738–1815 «Avec notre petite fortune et à notre échelle, je voulais que notre enfant et nous puissions traverser la vie dignement.» Sans son soutien financier, organisationnel et émotionnel, Pestalozzi ne serait probablement pas devenu un pédagogue célèbre. Malgré la désapprobation de ses parents, elle épouse Johann Heinrich Pestalozzi en 1769, après une longue correspondance amoureuse. Elle s’occupe désormais de la maison et des finances, et enseigne les travaux ménagers aux filles dans leurs institutions. Avec l’argent de la famille, le couple finance des projets tels que l’orphelinat ou l’institut pédagogique du Château de Berthoud. Aargauer Kunsthaus Aarau, photo: Jörg Müller |
84 | Présidente de l’association «Dorfläbe» Verena Ramseier-Flückiger *1955 «À Grünenmatt, c’est vivant. Ce que nous faisons, c’est un travail d’équipe. Bien – pour la communauté – convivial.» La présidente de l’association «Dorfläbe» de Grünenmatt s’engage pour la commune de Lützelfüh et contribue à faire vivre sa communauté villageoise. Sur son initiative, l’association féminine est renommée en «Dorfläbe» en 2003 plutôt que d’être dissoute, de façon à ce que les hommes et les jeunes y trouvent également leur place. Avec son mari, elle a repris un bistrot qui était voué à la disparition. Ils commencent à brasser de la bière et prévoient de construire des «mini-maisons». |
85 | Entrepreneuse et sportive Beatrix (Trix) Rechner *1951 «Le sport a été pour moi une école de vie sans laquelle je n’aurais pas aussi bien appris à me battre, et sans laquelle je n’aurais pas réussi à reprendre une entreprise à 20 ans.» Elle est une pionnière dans bien des domaines, notamment dans le sport, la politique et les associations. En saut en hauteur, elle est la première femme à faire des «flops» (ce saut prendra son nom et deviendra le «Rechner Flight»), ce qui lui permet de participer aux Jeux olympiques de 1972. Plus tard, elle devient conseillère municipale et communale de Berthoud, d’abord pour l’UDC, puis pour le PBD. Elle est la première femme à présider la bourgeoisie, mais aussi la première femme d’affaires à présider le comité des PME de Berthoud et et à gagner le Prix PME. Elle est enfin la première femme dans le comité de la société de chasse et dans la commission cantonale d’examen de chasse. |
86 | Cycliste et doctoresse Marlen Reusser *1991 «Il doit devenir normal que les femmes AUSSI puissent jouer des rôles héroïques.» Elle fut d’abord doctoresse, elle est aujourd’hui cycliste professionnelle. Politiquement, elle s’engage pour la durabilité et l’écologie. Elle a été présidente des Jeunes Vert·es du Canton de Berne et a participé au comité des Vert·es dans l’Emmental. Après ses études de médecine, elle débute une carrière de cycliste. Elle devient championne d’Europe et vice-championne du monde au contre-la-montre cycliste. En 2020, elle gagne la médaille d’argent au contre-la-montre des Jeux olympiques de Tokyo. Elle s’engage pour la reconnaissance du cyclisme féminin. En 2021, elle est élue sportive bernoise de l’année. |
87 | Marraine de réfugié·es et journaliste Margrit Romang-Beck 1912–1988 «J’ai besoin de prendre de la distance, d’avoir du temps pour mettre de l’ordre dans mes pensées. C’est sur l’alpage que j’ai la paix et que j’arrive à écrire.» Elle s’engage en faveur des réfugié·es et écrit d’une plume aiguisée sa chronique, «Schache-Rösi», dans le «Burgdorfer Tagblatt». La journaliste y évoque les événements locaux et l’actualité culturelle. Elle publie un livre à l’occasion du 250ème anniversaire de la fête de la ville, la «Solätte». Ses engagements sont variés: elle donne des cours pour des retraité·es ou enseigne l’allemand aux non-germanophones. En 1956, quand des réfugié·es hongrois·es cherchent l’asile en Suisse, elle s’engage dans le comité pour les réfugié·es de Berthoud. |
88 | Écrivaine Henriette Rüetschi-Bitzius 1834–1890 «J’avais une véritable fringale de lectures […]. Ma mère combattait cette envie de lire par tous les moyens, mais en vain.» C’est sous le nom de plume de Marie Walden qu’elle devient une écrivaine célèbre, comme son père Jeremias Gotthelf. Elle n’a pu commencer à écrire qu’une fois veuve, après avoir dû s’occuper de six enfants, de son mari et du ménage comme on l’attendait des femmes. À partir de 1877, elle publie de nombreuses nouvelles et récits sur le quotidien paysan. Ses personnages féminins donnent un aperçu des conditions de vie des femmes au XIXè siècle. La biographie de sa mère montre comment cette dernière contribua à ce que Gotthelf puisse publier ses œuvres. Burgerbibliothek Berne, Porträtdok. 8560, photo: Gerhard Howald |
89 | Ouvrière, chrétienne et socialiste Hanna Schilt-Urech 1917–2011 «Nous sommes appelées à être des lutteuses, et pas seulement des spectatrices de l’histoire. Nous avons la mission, la responsabilité partagée de contribuer à façonner les conditions de vie dans ce monde et de les rendre plus justes.» Issue d’un milieu modeste, elle devient domestique. Jeune mère, elle travaille à l’usine, fait la lessive et le nettoyage pour pouvoir nourrir sa famille. Tôt le matin, elle lit autant que possible et elle rattrape des classes aux cours du soir. Avec son mari Hans, elle lutte pour les droits des ouvrier·ères. En 1972, elle participe pour la première fois à une manifestation, mais beaucoup d’autres devaient suivre. Plus tard, elle donnera des lectures et des sermons dans l’Emmental. Dans des cercles de lecture, elle cherche à allier le christianisme au socialisme. Photo: Ueli Schilt «Es wär’ noch Zeit, etwas zu wagen. Hanni Schilt erzählt ihr Leben» – d’après des enregistrements sonores de Judith Giovanelli-Blocher, 1994. Dans ses souvenirs, Hanna Schilt raconte ce que c’était que de vivre en tant qu’ouvrière, les difficultés à allier christianisme et socialisme et comment elle est allée à sa première manifestation. |
90 | Politicienne et travailleuse sociale Lucie Schletti-Stössel 1915–2014 «Puisque les femmes n’avaient pas le droit de vote en 1970 et était alors ‹politiquement incultes›, des cours étaient donnés sur des thèmes allant de la gestion des zones résidentielles aux problèmes de la vieillesse, en passant par le débat sur la solution des délais.» En 1958, elle participe à la fondation du groupe des femmes radicales de Berthoud, parce que le PLR ne voulait alors pas admettre les femmes. Elle est présidente du groupe cantonal des femmes radicales et lutte pour le droit de vote et d’élection. En 1970, elle fonde la «Frauenzentrale Burgdorf», qui propose une aide à domicile pour les personnes âgées. En 1971, elle est la première conseillère municipale, ensemble avec Meli Saurer-Waldvogel, pour le PLR. Elle y restera pendant treize ans et s’engagera pour les droits des femmes, ainsi que sur les questions scolaires et sociales. Burgdorfer Jahrbuch, 2015, p. 203. |
91 | Patronne Sophie Schürch-Grossenbacher 1840–1920 Comme sa belle-mère avant elle, elle géra le domaine «Zum Wilden Mann» à Wynigen après la mort de son mari et en attendant la majorité de son fils. Le domaine comprenait une grande ferme, un bistrot, une boucherie et une boulangerie. Elle initie la construction d’un abattoir, d’un magasin de viande et d’un jeu de quilles. En 1905, elle y fait ajouter une salle des fêtes, qui est de nos jours inscrite au patrimoine. |
92 | Lutteuse suisse Ursula Ruch *1976 «Toutes les adversaires, même les plus fortes, ont un dos, duquel on peut merveilleusement épousseter la sciure après une passe gagnée.» La lutteuse couronnée est la première et jusqu’à présent l’unique femme bernoise à avoir pris la tête de l’Association de lutte suisse féminine. Un défi, puisqu’elle doit y apprendre à collaborer avec les médias. Après douze ans de carrière dans le rond de sciure et l’obtention de sept couronnes, d’un jeune taureau et de nombreuses cloches, elle prend sa retraite en 2014. Aujourd’hui, elle travaille à la ferme et à l’alpage et prend soin de ses amitiés dans le monde de la lutte suisse. |
93 | «Sorcière» Margret Schär † 1609/10 Originaire de Niederösch et accusée de sorcellerie, elle arrive à Berthoud où le juge lui extorque des aveux par la torture. Par le «Sentier des pauvres pécheurs», le bourreau emmène la condamnée à mort jusqu’au lieu de son exécution, où il la fait brûler vive sur un bûcher, sous les yeux de nombreux curieux. L’avoyer, les conseillers, les bourgeois et les cléricaux vont ensuite manger ensemble au restaurant «Krone», aux frais de l’État. Le sort de Margret Schär n’est pas unique en Suisse: près de 7’000 personnes ont été accusées de sorcellerie et mises à mort, dont une majorité de femmes. |
94 | Patronne Maria Schürch-Aeberhardt 1794–1865 Elle perd tôt son mari et dès lors gère seule le domaine. En 1835, elle contribue à la création de l’école secondaire de Wynigen et recommande de l’établir dans la pinte: cela poussera son ami le poète Gotthelf à la surnommer «la reine de Sabaa qui transforme les bistrots en écoles». Les femmes des générations suivantes de la famille Schürch deviendront également patronnes et contribueront au maintien du domaine «Zum Wilden Mann». |
95 | Doctoresse Christa Spycher-Braendli *1939 «J’ai un grand intérêt pour les personnes inconnues, pour les rencontres d’égal·e à égal·e, pour la création d’échanges et de confiance.» Originaire de Berthoud, la doctoresse vit pendant 16 ans avec sa famille en Amérique latine, où elle exerce son métier dans un contexte social et politique difficile. En 1988, elle revient en Suisse et dirige le centre de planning familial du département femmes de l’hôpital universitaire de Berne. Elle travaille aussi à la consultation pour personnes migrantes des services psychiatriques universitaires de Berne. En outre, elle est présidente de l’association «Santé Sexuelle Suisse». Photo: Peter Spycher |
96 | Conductrice pour la Croix-rouge Marion van Laer-Uhlmann 1905–2004 «J’espère que mes écrits susciteront la curiosité et l’intérêt de la génération actuelle pour la vie de leurs ancêtres.» En 1938, elle décide de se mettre au service de la patrie et s’annonce comme conductrice pour la Croix-rouge. Elle transporte des soldats malades et blessés, et va chercher des enfants en France occupée. Elle organise et dirige le service des internés malades. Après la guerre, elle participera à des missions pour l’aide aux enfants en Pologne et en Hongrie, et hébergera des expatrié·es. Pendant toute la deuxième guerre mondiale, elle écrit son journal, qu’elle publiera plus tard sous forme de livre. «Weisses Kreuz und Rotes Kreuz. Als Rotkreuzfahrerin im Aktivdienst 1938–49» – Marion van Laer, 2002 Dans son journal, Marion von Laer se souvient des années qu’elle a passée comme conductrice pour la Croix-rouge pendant la deuxième guerre mondiale. |
97 | Actrice Birgit Steinegger *1948 «Dans chaque salle, l’égalité hommes-femmes devrait trouver sa place.» Avec sa perruque de cheveux gris bouclés et sa robe à pois, son personnage «Frau Iseli» de l’émission humoristique de la télévision suisse-alémanique «Total Birgit» devient culte. Après une scolarité à Berthoud, elle poursuit à Berne et à Paris ses études pour devenir actrice, puis se produit pour le théâtre, la radio et la télévision. Ses parodies la rendent célèbres et son travail est récompensé par des prix tels que le «Prix Walo» et le «Salzburger Stier». Photo: Jorma Müller |
98 | Directrice Sara Stalder *1966 «Les inégalités en termes de pouvoir et de connaissances créent des conditions inéquitables dans le domaine de la consommation. Ma vision est que tou·tes les consommateur·trices soient toujours traité·es de manière juste par toutes les entreprises.» Avec sa plateforme de conseil en ligne, la directrice de la Fondation pour la protection des consommateurs souhaite permettre à tou·tes les consommateur·trices de s’entraider directement. Originaire de l’Emmental, elle travaille d’abord comme enseignante d’école primaire, puis comme directrice d’école. À l’âge de 40 ans, elle se réoriente professionnellement et est aujourd’hui à la tête du secrétariat de Fondation pour la protection des consommateurs à Berne. |
99 | Logopède et pasteure Annemarie Studer *1945 «C’est toutes ces grandes, et petites, et minuscules histoires de personnes venues chez nous pour chercher de la protection qui doivent être au centre.» Elle est la première logopède de Berthoud. Le langage a toujours été important pour elle. La question de l’espoir la pousse à étudier la théologie, et elle se politise pendant ses études à Reutlingen. Depuis qu’elle est vicaire, elle accompagne des requérant·es d’asile. Aujourd’hui, pasteure retraitée, elle donne des cours d’allemand et travaille notamment au Lieu de rencontre interculturel pour les femmes. Elle espère encore que les églises élèveront leurs voix pour plaider pour la protection des réfugié·es. |
100 | La dernière duchesse Clementia d’Auxonne vers 1190–après 1235 En se mariant avec Berthold V, cette fille de comte devient la duchesse de Zähringen. Sa vie est peu connue, un sort qu’elle partage avec de nombreuses autres épouses de princes. Berthold V meurt en 1218 sans héritier: sa veuve hérite alors du Château de Berthoud, mais ne peut accéder à son bien car son neveu l’emprisonne pour s’emparer de ses possessions. Berthoud passe alors aux mains des Kybourg. Elle mandate l’écriture de la légende de Marguerite: ce portrait verra le jour 250 après sa mort. Burgerbibliothek Bern, Mss.h.h.l.16, p. 67 (www.e-codices.ch) |
101 | Experte pour la migration Anette Vogt *1978 «Pour une cohabitation paisible, nous pouvons agir à petite échelle. Pour changer les structures, il faut passer par la politique.» Depuis 2014, elle s’engage pour les réfugié·es. Elle organise le bénévolat en leur soutien et est co-fondatrice et présidente de l’association «Burgdorf integriert». Son engagement bénévole devient ensuite son métier: elle travaille aujourd’hui comme experte pour la migration auprès de l’église protestante. Choquée par la politique migratoire actuelle, elle se présente aux élections municipales. Elle œuvre pour une communauté forte dans laquelle chacun·e peut bénéficier des apports des autres et ainsi élargir ses horizons. |
102 | Première femme dans la Bourgeoisie Doris von Ballmoos-Pauli * 1933 «Vivre et laisser vivre.» En 1970, elle est la première femme du canton de Berne à siéger dans un conseil de la Bourgeoisie. Comme partout, le conseil de Berthoud est alors un fief masculin, mais elle réussit à s’imposer, peut-être grâce à son réseau féminin: à partir de 1965, elle est la première présidente du «Soroptimist International Club Burgdorf», un club féminin. Elle est comptable et travaille dans l’entreprise familiale. Mère de trois enfants, elle pratiquait déjà le télétravail en 1965. |
103 | Footballeuse professionnelle Lia Wälti *1993 «J’ai toujours été compétitive, dès mon enfance je voulais toujours gagner, quoi que je fasse, et c’est encore le cas aujourd’hui.» Capitaine de l’équipe nationale suisse, la footballeuse professionnelle participe à l’Euro 2022 en Angleterre. Son équipe est pour elle comme une famille. L’athlète quitte rapidement Langnau: à l’âge de vingt ans, elle est transférée des Young Boys Berne à Potsdam, en Allemagne. Aujourd’hui, elle joue aux Arsenal Women à Londres, et étudie l’économie d’entreprise et le management du sport. |
104 | Première étudiante à l’Ecole technique supérieure Emmy Wedlake-Haldimann 1890–1988 En 1910, elle est la première femme à étudier à l’Ecole technique supérieure de Berthoud bien tard si l’on compare à d’autres écoles supérieures! Le directeur de l’époque accepte les femmes avec des réserves, car il lui semble impossible d’établir définitivement «l’aptitude du sexe féminin pour le métier technique». Elle interrompt pourtant les études et se marie. En 1919, Clara Balz sera la première femme à être diplômée. Jusqu’en 1930, seules deux autres femmes y termineront leurs études. Burgerarchiv Berthoud, Photo Bech 300245 2 |
105 | Sage-femme Marie Zürcher 1927–2019 «Il n’existe rien de plus beau et de plus grand qu’une naissance… c’est un vrai miracle.» Elle est l’une des premières femmes de Wynigen à apprendre un métier, et c’est comme sage-femme qu’elle travaillera pendant 40 ans. Pour ses premiers accouchements, elle se déplace encore à vélo, avec un pot de chambre, sa trousse de sage-femme et un matelas gonflable sur le porte-bagages. Pendant 20 ans, elle est la sage-femme en cheffe de l’hôpital de Berthoud. Elle aide plusieurs milliers d’enfants à voir le jour, et toute la région la connait. Pour parcourir les longs couloirs de l’hôpital, elle utilise une trottinette. «Das volle Leben: Frauen über achtzig erzählen» – Susanna Schwager, 2007 Susanna Schwager donne la parole à douze femmes sur leur parcours de vie. Marie Zürcher explique comment elle est devenue sage-femmes, qu’elle a failli se marier et raconte des histoires de naissances et de mort. |
106 | Artiste Margrit Wenger-Bernhard *1951 «Le dessin et la peinture me font tout simplement du bien, je me noie dans les couleurs et je suis dans mon monde.» Elle est passionnée depuis toujours par le dessin et la peinture. Dans de multiples expositions, elle présente ses images autour du thème «Les femmes qui lisent sont dangereuses». Elle grandit à Bätterkinden et travaille comme employée administrative. Elle voulait devenir décoratrice mais ses parents s’y sont opposés. Dès que ses enfants sont adultes, elle commence à peindre des paysages, mais bientôt des personnages féminins s’introduisent dans ses images et y prennent de plus en plus de place. |
107 | Artiste et écrivaine TheresA Widmer 1957–2011 «Il existe au moins sept solutions pour chaque problème.» Elle ne laisse pas la maladie l’empêcher de vivre pleinement sa vie: depuis l’âge de 16 ans, elle est atteinte de polyarthrite. Rapidement, elle dépend d’une chaise roulante et de l’aide d’autres personnes, et il ne reste presque aucune de ses articulations qui n’ait pas été opérée. Pourtant, il est important pour elle de vivre de manière aussi autonome et libre que possible. Elle se forme comme peintre et art-thérapeute, et expose ses tableaux. Elle écrit le livre «Polyarthritis und Teeservice. Eine Erbschaft» et voyage dans des pays lointains avec son frère. |
108 | Paysanne Rosa Wüthrich-Scheidegger 1907–1995 «Venez vous asseoir et servez-vous sans gêne, c’est comme ça que vous deviendrez grand et fort.» La ferme représente beaucoup de travail et de soucis financiers, mais les grossesses pèsent également à la paysanne: elle donne naissance à douze enfants. Pourtant, elle ne perd jamais son humour. Quand son mari est appelé au service actif au début de la deuxième guerre mondiale, elle gère la ferme seule. Plus tard, elle reçoit le soutien de soldats étrangers, affectés à sa ferme. Le couple accueille aussi des enfants, qu’il traite comme s’ils étaient les siens. Son serviabilité et son hospitalité étaient bien connues. |
109 | Première syndique Elisabeth Zäch *1954 «Présenter une vision, lutter pour elle, en débattre, convaincre les autres et atteindre ensemble ce but: c’est ce qui me fascine en politique.» Elle était journaliste à la radio SRF et pour des journaux, avant de reprendre la libraire de la Kronenplatz à Berthoud. À partir de ce moment, elle prend part à la politique locale, d’abord comme conseillère municipale puis comme syndique socialiste. Dès 2010, elle siège aussi au Grand conseil du Canton de Berne. Elle lutte pour que Berthoud reste un site de formation attrayant et l’Emmental une région avec de l’avenir. Le projet qui lui a le plus tenu à cœur a été la transformation du Château de Berthoud en auberge de jeunesse, restaurant et musée. Photo: Jeroen Seyffer |
110 | Première automobiliste Anna Zbinden-Grossenbacher 1895–1990 «Je ne comprends pas pourquoi les humains ont si peur de la mort. C’est si beau là-bas.» À 20 ans, elle passe son permis au volant de la première voiture roulant sur les routes de Berthoud – et elle est la première femme à le faire dans le canton de Berne. La fille du vétérinaire de Berthoud Fritz Grossenbacher apprend à conduire parce que son père se sent trop vieux pour le faire lui. Dans une Citroën, elle l’amène chez ses client·es, et atterrit parfois dans un tas de fumier. |
111 | Première conseillère municipale Berta Zeller-Friedli 1917–2007 «Je n’ai pas eu peur de parfois pousser une gueulée.» Dans les années 1940 déjà, la mère de trois enfants est membre du groupe des femmes socialistes, et en 1971 elle devient la première femme à être élue au Conseil municipal de Berthoud. Sans aucune expérience parlementaire, elle s’affirme au milieu de neuf hommes. Comme nombre de premières politiciennes, elle est responsable des affaires sociales. Elle obtient beaucoup, comme par exemple le libre choix de médecin pour les pauvres. Après sa démission, elle intègre la commission d’aide sociale de la ville. |