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0 | Vivre et travailler Le château et la ville de Berthoud datent du Moyen Âge. Les seigneurs issus de la noblesse contrôlaient alors la rivière et la route depuis la forteresse. Vers 1200, les ducs de Zähringen fondèrent la ville et transformèrent la forteresse en un château majestueux. En 1218, les comtes de Kybourg prirent possession de ce qui avait appartenu aux Zähringen. En 1383, les Kybourg firent faillite et vendirent Berthoud à Berne. Dès lors, un bailli de Berne régit au château jusqu’en 1798. Au XIXe siècle, Berthoud constituait le cœur libéral du canton de Berne et attirait de nombreuses personnes progressistes. Suite à l’arrivée du train, le commerce et l’industrie fleurirent. Aujourd’hui, la ville est une commune centrale de la région. Les objets exposés ici appartiennent à la collection de la salle des chevaliers. |
1 | Mouvement et rencontres Modèles de mobilité d’avenir à Berthoud En 1985, 73 véhicules solaires rallièrent le Lac de Constance à Genève lors du premier Tour de Sol. Cette compétition, la première de ce genre au monde, fut cofondée par l’entrepreneur Josef Jenni d’Oberburg. Dès les années 1990, les vélos électriques ont prouvé qu’il était possible de voyager rapidement et sans voiture. En Suisse, l’entreprise BKTech de Berthoud, en commercialisant le « Flyer », fait partie des pionniers dans ce secteur. En 1996, Berthoud fut la première ville suisse à aménager une zone de rencontre dans laquelle les piétons disposent de la priorité et la vitesse des voitures est limitée à 20 km/h. Quelques années plus tard, la Suisse changea son code de la route et de nombreuses villes suivirent l’exemple de Berthoud. |
2 | Stèle « Zone de promenade » en tôle de fer dans le quartier de la gare à Berthoud, 2002. |
3 | Vélo électrique « Flyer Classic » de l’entreprise BKTech SA, 1995. Prêt privé |
4 | Prix itinérant du Tour de Sol. Les femmes reçurent leur propre prix. La gagnante de 1985 était la seule participante et arriva à la huitième place. Prêt Jenni Energietechnik SA |
5 | Le magazine « Schweizer Illustrierte » relata le 1er juillet 1985 la première compétition de véhicules solaires du monde. Quatre équipes de Berthoud et d’Oberburg y participèrent. |
6 | Démodé, tu parles ! Un nouveau papier peint pour de vieux murs Grâce à l’auberge de jeunesse inaugurée en 2020, il est désormais possible de passer la nuit au Château de Berthoud. L’auberge occupe une partie du logis, de la salle et du grenier. Les chambres sont tapissées d’un papier peint inspiré des goûts du XVIIIe siècle et dont les motifs proviennent des salles du château et des objets des expositions. Les visiteurs du musée passant la nuit à l’auberge de jeunesse peuvent prolonger leur ballade à travers le château en admirant le papier peint ! |
7 | Restes de papiers peints, auberge de jeunesse du Château de Berthoud, 2020. Design : Groenlandbasel, conception visuelle, Bâle |
8 | Chapeau de la police municipale de Berthoud, utilisé jusqu’à fin 2009. Jusqu’à 2009, Berthoud avait sa propre police. Depuis, la police cantonale a pris le relais. Menottes de la police municipale de Berthoud, utilisées jusqu’à fin 2009. En 2012, la prison régionale quitta le château. La nouvelle prison se trouve à la Kirchbergstrasse. Timbre du sceau du préfet de Berthoud, utilisé jusqu’à fin 2009. La préfecture se trouvait au Château de Berthoud jusqu’à fin 2009 et déménagea ensuite à Langnau dans l’Emmental. Plaque de la porte de l’ancienne salle du tribunal de district du Château de Berthoud. Le tribunal de district fut aboli lors de la réforme de la justice en 1997. En 2012, le tribunal régional quitta le château et prit ses nouveaux quartiers à la Kirchbergstrasse. |
9 | Maquette de la sculpture en bois « Bubele » de Bernhard Luginbühl, brûlée en 2005 par l’artiste sur la Schützenmatte. Depuis 2004, le Musée Bernhard Luginbühl, situé dans l’ancienne boucherie de Berthoud, expose ses sculptures monumentales. Prêt Musée Bernhard Luginbühl Vidéo avec des extraits de « Bernhard Luginbühl Brandfiguren » par Brutus Luginbühl, 1999 et 2007. 5 min. |
10 | Du fromage à l’art Le Musée Franz Gertsch Par l’intermédiaire d’un mécène de Berthoud, l’artiste Franz Gertsch se vit consacrer un musée de son vivant. En 1998, le galeriste Maxe Sommer organisa une rencontre entre l’artiste et l’entrepreneur Willy Michel. Les tableaux photoréalistes impressionnèrent tant Michel qu’il décida de construire un musée pour l’artiste sur le terrain de la Milka Fromage SA, au cœur de la ville. En étroite collaboration avec Franz Gertsch, les architectes suisses Hansueli Jörg et Martin Sturm ont conçu des espaces d’exposition à la mesure des œuvres. Depuis 2002, le musée expose des œuvres de Franz Gertsch ainsi que de l’art contemporain. |
11 | Maquette 1:100 du Musée Franz Gertsch des architectes Hansueli Jörg et Martin Sturm, 2020. |
12 | Pin’s « Courage », 2001. Un bar, connu comme le lieu de rencontre de l’extrême droite, un groupe de rock raciste, des bastons… L’extrémisme de droite et Berthoud étaient souvent associés. En 2001, le conseil communal s’engage contre l’extrémisme de droite et lance la campagne « Courage : pour les humains – contre la violence ». Prêt privé |
13 | D’une idée de bistrot à un festival Les Journées du polar de Berthoud En mai 1993, quelques amis se retrouvent au bistrot et imaginent la création d’un festival pour présenter au grand public leur passion : les polars. Les fans de polars mettent du cœur à l’ouvrage et en 1994, les premières Journées du polar ont lieu. Depuis, des centaines de personnes investissent tous les deux ans la ville de Berthoud pour rencontrer les grands noms du roman policier. |
14 | Romans présentés aux Journées du polar de Berthoud, dont certains ont été recompensés du Prix du polar de Berthoud. |
15 | Sac du service de livraison à domicile, 1997. En 1997, le premier service de livraison à domicile de Suisse est créé à Berthoud. Des chômeurs de longue durée apportent les courses à domicile, à l’aide de vélos électriques. Prêt privé |
16 | En guerre contre les forces du mal ! L’armée secrète P-26 Aux abords de l’Emme, vers Oberburg, a existé pendant la guerre froide une centrale de commandement d’une troupe conspirative de l’armée suisse : la P-26. Cette dernière forme dans l’Oberland bernois 400 hommes afin d’assurer une résistance en cas d’invasion communiste, transmettre des messages, commettre des actes de sabotage et diffuser de la propagande. Lorsque les membres de la P-26 créent des boîtes aux lettres mortes et écrivent à l’encre sympathique, on se croirait chez les scouts. De petites cellules de résistants sont créées partout en Suisse. Pour des raisons de sécurité, les membres se connaissent à peine. Lors des rencontres, ils portent des masques. En 1990, une commission parlementaire découvre la P-26 et le Conseil fédéral dissout la troupe spéciale illégale. |
17 | Maquette 1:50 de la maison Lochbach 4 sur le terrain du parc des automobiles de l’armée à Berthoud. Là se trouvait la centrale de commandement de l’armée secrète P-26. |
18 | Phare de camouflage du parc des automobiles de l’armée à Berthoud, 1990. |
19 | Berthoud, ville artistique Galeries et espaces d’art Avec la « Galerie Bertram », Berthoud dispose en 1957 déjà d’une galerie d’art, fait exceptionnel pour une ville de campagne. Dans les années 1980, un réseau actif de galeries apparaît, avec les galeries « H », « ist », « Esther Münger » ainsi que les « Kunstraum » et « Kunsthalle ». Chacun de ces lieux d’exposition se spécialise sur un aspect particulier de l’art contemporain suisse. Vers la fin du millénaire, la relève manque et les galeries de Berthoud ferment l’une après l’autre. Il ne reste plus que la « Fabrik » à la Lyssachstrasse où se trouvent des ateliers d’art depuis 1985. |
20 | Moulages en plâtre de fruits et de légumes, dorés, de Verena Welten, 1996. Elle travaille dans l’un des dix ateliers d’art de la « Fabrik » de la Lyssachstrasse. Prêt ville de Berthoud |
21 | Objet intitulé « Surfaces » de la série « Récipients » d’Andreas Althaus, bois et acrylique, 1988. Prêt ville de Berthoud |
22 | Un scandale littéraire à Berthoud Le 17 janvier 1967, cinq jeunes hommes de Berthoud organisent une lecture avec l’écrivain Guido Bachmann. Ils souhaitent créer une plateforme favorisant la littérature expérimentale. L’organisateur principal de cet événement est le lycéen Martin Schwander. Guido Bachmann lit des extraits de son roman « Gilgamesch », lequel traite de l’amour entre deux jeunes hommes. Malgré ce thème hautement polémique pour l’époque, le livre ne soulève dans un premier temps que peu de vagues. Dans un deuxième temps cependant, la lecture scandalise le directeur du lycée qui s’exclame : « quelle cochonnerie ! » Tous les étudiants qui assistèrent à la lecture sont convoqués chez le directeur. Quant à Schwander, il est exclu de l’établissement scolaire. La presse s’indigne de la pudibonderie de Berthoud. Le procureur des mineurs classe l’affaire et Martin Schwander peut réintégrer l’école. |
23 | Le livre qui déclencha le scandale littéraire de 1967. Le procureur des mineurs utilisa la plainte découpée comme marque-pages. Prêt de Martin Schwander Manchette du 9 février 1967. Beaucoup d’habitants de Berthoud prennent connaissance des évènements au lycée par l’intermédiaire du « Blick ». |
24 | Des toits comme des coussins Son propre coussin inspire Heinz Isler lorsqu’il recherche, en 1955, une nouvelle forme de toit pour la salle de l’hôtel Kreuz à Langenthal. Isler teste son idée avec des toiles de jute mouillées qu’il suspend, gèle et retourne pour obtenir une forme de coque. Dès lors, Heinz Isler se met à couvrir des halles de coques en béton épaisses de seulement quelques centimètres. Les toits les plus connus d’Isler sont ceux d’un bâtiment industriel à Zuchwil (1962), de l’aire de repos Deitingen-Sud (1968) et du musée d’aviation de Dübendorf (1987). |
25 | Maquette conceptuelle de Heinz Isler pour le musée d’aviation à Dübendorf, bois et plâtre, vers 1980. Prêt EPF Zurich |
26 | Fauteuil de metteur en scène de Franz Schnyder, années 1960. Extraits des films de Franz Schnyder. 9 min. 18 sec. |
27 | Un réalisateur de Berthoud Franz Schnyder (1910-1993) Dans les années 1920, Franz Schnyder fréquente le lycée de Berthoud, puis poursuit ses études dans une école de théâtre en Allemagne. Il travaille comme acteur et metteur en scène dans différents théâtres de l’Allemagne nazie. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, il accepte le poste de metteur en scène au Schauspielhaus de Zurich. Franz Schnyder devient un des réalisateurs les plus importants de Suisse. En 1941, il réalise son premier film, « Gilberte de Courgenay ». Il adapte ensuite deux nouvelles de Jeremias Gotthelf, « Uli der Knecht » (1954) et « Uli der Pächter » (1955) qui rencontrent un énorme succès. Avec « Heidi und Peter » (1955), il tourne le premier film suisse en couleurs. |
28 | Berthoud assure sa propre défense La Deuxième Guerre mondiale sévit depuis six mois lorsque le Conseil municipal de Berthoud décide en mai 1940 d’établir sa propre défense anti-aérienne. Il commande alors huit canons 20 millimètres aux ateliers mécaniques Oerlikon. Les canons DCA coûtent à la ville 352’000 francs, la Confédération contribue à la hauteur de 568’000 francs. Le Conseil municipal demande à tous les contribuables de donner de l’argent pour la défense de Berthoud. L’argent nécessaire est rapidement réuni et la défense anti-aérienne opérationnelle. Hans-Ueli Aebi, copropriétaire de l’usine de machines agricoles, en devient le commandant. |
29 | Plan des canons DCA des ateliers mécaniques Oerlikon pour la ville de Berthoud, 1940. Emplacement de l’artillerie DCA autour de Berthoud, 1940. Attestation de dons pour la défense anti-aérienne locale de la part du Conseil municipal de Berthoud, 1940. |
30 | Neues Bauen L’architecture moderne à Berthoud Entre les années 1910 et 1930, le mouvement Neues Bauen cherchait à repenser l’architecture et l’urbanisme. Leurs constructions se caractérisaient par des formes droites et l’utilisation de matériaux tels que le verre, l’acier, les briques et le béton. Deux illustrations de ce mouvement se trouvent à proximité directe à Berthoud : premièrement la piscine, planifiée par l’urbaniste Friedrich Locher en 1929, et, deuxièmement, parallèlement au bassin et à la rivière Emme, la halle du marché d’Ernst Bützberger datant de 1932. La commune accepta cette construction au seul motif qu’une halle en béton s’avérait moins onéreuse qu’une construction en bois. |
31 | Carte postale de la piscine de Berhoud, 1929. |
32 | Ceinture de natation en liège, années 1940. Ces ceintures facilitaient aux enfants de Berthoud l’apprentissage de la nage. Prêt privé |
33 | Carte postale de la halle du marché de Berthoud, 1932. |
34 | Carte postale du pont Waldeck de Max Schnyder, 1913. Une forte crue emporta le vieux pont en fer. L’ingénieur Max Schnyder de Berthoud dessina un nouveau pont en béton armé qui enjambe l’Emme près de la piscine. |
35 | Solätte ! Des drapeaux ornent les ruelles de la ville supérieure, des marches retentissent et voici que le cortège arrive… Le matin du dernier lundi de juin, tous les élèves de Berthoud défilent en ville. Il y a tout d’abord les cadets, puis les filles habillées de blanc avec des fleurs dans les cheveux, puis les garçons en costumes élégants. Dans l’église municipale, tous les élèves de la première classe reçoivent l’écu de la Solätte et les neuvièmes années seront dispensées de l’enseignement obligatoire. Quand les cloches sonnent, le défilé de l’après-midi commence. On se rend ensuite sur la Schützenmatte pour des jeux, du sport, assister à des spectacles de danse, boire et manger. Toute la nuit, Berthoud est en fête. Le pasteur Johann Rudolf Gruner créa la Solätte en 1729 comme une fête pour les élèves de Berthoud, en remplacement de la fête des examens. Solätte vient de « Solennität », de racine latine et signifiant solennité. |
36 | Chapeau de cadets et cornet, vers 1930. Les deux objets étaient utilisés lors de la Solätte. Jupe de Solätte, vers 1930. Medaille dorée en commémoration du fondateur de la Solätte, Johann Rudolf Gruner, 1925. A l’occasion de la 200ème Solennität en 1930, la ville de Berthoud fit frapper une médaille en argent d’après un dessin de l’architecte Ernst Bechstein. |
37 | L’observatoire Urania et son fondateur Conrad Kindlimann. En arrière-plan se trouve le nouveau lycée. Vers 1920. Le fabricant Kindlimann offrit un observatoire au lycée de Berthoud. La bâtisse à coupole fut inaugurée en 1920 et était équipée d’une lunette astronomique de l’entreprise Zeiss et d’un récepteur du signal de l’heure de Paris. |
38 | Télescope de Newton, fin du XIXe siècle. Avec ce télescope, Conrad Kindlimann, fabricant à Berthoud, observa en 1858 la comète Donati. Cette grande comète fascina le garçon de neuf ans. |
39 | Carte postale à l’occasion de l’ouverture du lycée de Berthoud, 1904. |
40 | En grève ! Du 12 au 14 novembre 1918, 250’000 personnes font grève en Suisse, soit un quart de tous les employés, principalement des secteurs du transport public et de l’industrie métallurgique et des machines. Le comité d’Olten demande l’amélioration des conditions de vie et de travail de la classe ouvrière. Nombre des demandes formulées à l’époque nous semblent aujourd’hui évidentes : le droit de vote des femmes, la semaine de 48 heures, l’AVS. De peur que l’armée n’intervienne, le comité cède face au Conseil fédéral et cesse la grève. A Berthoud également, les ouvrières et ouvriers se mettent en grève. Les briseurs de grève se font entendre dans le Burgdorfer Tagblatt et protestent contre « la grève décidée de manière frivole et sans notre connaissance ». |
41 | Burgdorfer Tagblatt du 14 novembre 1918. Lucifer : caricature des dirigeants de la grêve, tiré de « Der Generalstreik-Prozess in Karikatur », Olten 1919. Prêt privé |
42 | Carte postale montrant la gare de Berthoud, 1899. L’inauguration des trajets Olten-Berne (1857), Berthoud-Soleure (1875), Berthoud-Langnau (1881) et Berthoud-Thoune (1899) fait de Berthoud un nœud ferroviaire. Profitant de ces nombreuses liaisons, les usines et la ville s’agrandirent et se développèrent. |
43 | Maquette d’un tender B 3/4 de 1905. En 1852, la ville lutte pour que la Centralbahn fasse passer la ligne Olten-Berne par Berhoud. Pour ce faire, il est nécessaire de construire un tunnel à travers le Gyrisberg. La ville introduit ainsi des taxes spéciales pour pouvoir participer au surcoût engendré. La bourgeoisie met de plus à disposition le terrain pour le tracé des rails. Maquette d’un wagon C4ü, vers 1900. Ces wagons circulent d’abord sur le trajet du Gotthard puis, suite à la création des CFF en 1902, sur l’ensemble du réseau. |
44 | Voltmètre de l’entreprise Trüb, Täuber & Co. issu du Technikum, 1924. |
45 | Carte postale à l’occasion de l’inauguration de l’école technique au Gsteig, 1892. Le Canton de Berne veut fonder une école technique et les villes de Berne, Bienne et Berthoud luttent pour l’obtenir. Le Grand Conseil choisit Berthoud. 130 ans plus tard, le Technikum, aujourd’hui une Haute école spécialisée, déménage à Bienne et le Lycée technique est ouvert à Berthoud. Un « TecLab » est en cours de construction sur le site de Tiergarten, qui combinera des offres sur les technologies propres et la promotion des jeunes talents pour les professions techniques. |
46 | Chapeaux et rubans de l’association des étudiants de Berthoud. Des étudiants du Technikum fondent en 1892 la première association, l’Amicitia Berthoud. |
47 | Action de la société du casino de Berthoud, 1873. Le casino et théâtre de Berthoud est le théâtre le plus vieux du canton de Berne. La première représentation a lieu en 1874. En 2019, le théâtre pourrait être rouvert dans une nouvelle splendeur après une rénovation complète. |
48 | Casque de dragon français de la guerre franco-allemande de 1870/71. En 1871, 1200 soldats français de l’armée de Bourbaki arrivent à Berthoud. 132 hommes logent pendant un mois au château. |
49 | Infernal L’incendie de 1865 Lors d’une chaude nuit d’été, le 21 juillet 1865, une grande partie de la ville supérieure de Berthoud – la Schmiedengasse occidentale, le Beginengässli, les maisons du Kirchbühl supérieur et le toit de la tour de l’église – est ravagée par un incendie. Seuls les pompiers de la ville de Berne, arrivés par train, parviennent à éteindre le feu. 130 familles perdent leur maison. L’incendie de 1865 n’est pas le premier que connaît Berthoud. A cette époque, la plupart des maisons sont construites en bois, les fourneaux et poêles sont chauffés au feu et les bougies fournissent la lumière. Il suffit donc d’une inattention pour qu’un incendie se déclare. Le plus grand incendie a lieu en 1715 détruisant un tiers des maisons de la ville. |
50 | Monnaies fondues issues d’une maison brûlée au Kirchbühl lors de l’incendie de 1865. Photos de l’incendie de 1865. Le photographe bernois Adrian Kümmerly vendait des images de l’incendie de Berthoud. Les recettes étaient restituées en faveur des victimes. |
51 | Croc à incendie en fer, XIXe siècle. Les crocs à incendie avec leur long manche servaient à faire tomber des parties de bâtiments pour éviter que le feu ne se propage. |
52 | Un héros douteux Il cherche son bonheur, sans égards pour autrui, et finit lui-même en victime d’aventuriers sans pitié. Johann August Sutter, commerçant de toiles à Berthoud, fait faillite et s’exile aux Etats-Unis en 1834 pour échapper à ses créanciers. En Californie, il fonde une colonie privée. Il rembourse ses dettes grâce à l’argent tiré de la traite d’êtres humains. Il se spécialise notamment dans la vente d’enfants amérindiens. En 1848, son contremaître trouve de l’or durant la construction d’une scierie et provoque malgré lui la ruée vers l’or en Californie. Les orpailleurs arrivent en masse et détruisent le bien de Sutter. Il lutte vainement pour obtenir des réparations pour les terres spoliées qu’il considère comme sa possession légitime. En Amérique comme en Suisse, Sutter devient une légende. Son histoire inspire romanciers et réalisateurs, mais ses crimes seront systématiquement passés sous silence. |
53 | Statuette inspirée du monument érigé en mémoire de Sutter à Sacramento. En 1987, la communauté des Suisses de l’étranger fait ériger un monument à la mémoire de Sutter, avec du soutien de la Suisse. En 2020, la statue a été retirée dans le cadre du mouvement « Black Lives Matter ». Collection chambre de l’or. |
54 | Facture de Johann August Sutter à l’adresse de son client Carl Langlois, Berthoud 1834. Ne pouvant plus payer ses dettes, Sutter s’enfuit en Amérique en 1834, abandonnant sa famille à son sort. Collection chambre de l’or. |
55 | Fief libéral Les frères Schnell et le journal Berner Volksfreund Les frères Johann Ludwig, Karl et Hans Schnell étaient d’ardents défenseurs du libéralisme. Ils questionnaient notamment la pertinence pour de jeunes hommes des villes de campagne de se former et faire fortune, sans avoir voix aux décisions publiques. Dans la presse, les Schnell critiquaient à ce propos le gouvernement bernois et organisaient des assemblées populaires. Début 1831, le gouvernement patricien démissionna et les Bernois acceptèrent une constitution cantonale libérale. Les citoyens bernois pouvaient désormais vivre et travailler où bon leur semblaient ainsi que publier, lire et croire ce qu’ils voulaient. Les Schnell commencèrent à publier leur propre journal : le « Berner Volksfreund ». |
56 | Encrier en bois, verre et laiton, première moitié du XIXe siècle. Microscope ayant appartenu à Hans Schnell, première moitié du XIXe siècle. Schnell était professeur de sciences naturelles à Berne, pharmacien et fabricant à Berthoud et l’un des dirigeants du mouvement libéral dans le canton de Berne. Berner Volksfreund du 27 octobre 1831. A partir du numéro 65, Carl Langlois imprime le journal dans le quartier de l’Ancien Marché à Berthoud. Franz Jakob Schnell, un cousin des trois frères Schnell, cofinança l’imprimerie. |
57 | Carte de visite de Johann Rudolf Aeschlimann, vers 1824. En tant que « facteur de sel », Aeschlimann disposait du monopole du commerce de sel. |
58 | Sac de grains estampillé de Johann Rudolf Aeschlimann, 1824. Aeschlimann vendait du sel dans son magasin de commerce international à la Schmiedengass 9. |
59 | Tampon en bois pour estampiller les sac avec les armoiries de la famille Aeschlimann : un homme avec un filet de pêche et un ombre (Äsche en allemand), fin du XVIIIe siècle. |
60 | Une oeuvre sociale pour Berthoud La Société d’utilité publique Des citoyens engagés souhaitent améliorer la vie des moins bien lotis et fondent en 1821 la Société d’utilité publique de Berthoud. La Société ouvre une caisse d’épargne, soigne les pauvres, aide les malades et soutient les écoles à une période où il n’y a ni prévoyance publique ni caisses maladies. La Société existe encore mais ses tâches ont évolué. Aujourd’hui, elle soutient des adolescents avec des bourses pour la formation et finance des activités sociales et culturelles à Berthoud. |
61 | Livres des comptes de la caisse d’épargne de la Société d’utilité publique de Berthoud, 1821. |
62 | Une période de fortes turbulences La République Helvétique En 1789, les français envahissent la Suisse. Sur les ruines de l’ancienne confédération, ils constituent un nouvel État, la République Helvétique, organisée de manière centralisée selon le modèle français. Tout est nouveau : la constitution, le gouvernement et les autorités. A Berthoud, l’avoyer bernois quitte le château. A la place, les futurs instituteurs et des élèves s’installent au sein de l’institut pédagogique de Johann Heinrich Pestalozzi. Des visiteurs arrivent de toute l’Europe à Berthoud afin de visiter le pédagogue et son école novatrice. Or, en 1803, la République Helvétique est déjà abolie. Les anciennes élites reprennent le pouvoir et l’institut de Pestalozzi doit céder sa place à l’« Oberamtmann », représentant des autorités bernoises dans le district de Berthoud. |
63 | Buste en plâtre de Johann Heinrich Pestalozzi, vers 1850. En 1799, Pestalozzi enseignait à Berthoud et voulait que les enfants apprennent avec « la tête, le cœur et les mains ». De 1800 à 1804, il dirigeait dans le château un séminaire pour les futurs instituteurs et une école modèle. |
64 | Lettre du préfet du Canton de Berne du 19 août 1799 au sous-préfet du district de Berthoud au sujet d’un déserteur de 14 ans d’Ersigen. Pièce de 4 francs de la République Helvétique, 1801. En 1798, la Suisse introduit une nouvelle monnaie : 1 francs = 10 batz = 100 rappes. Lettre du général de brigade Ruby au citoyen Schnell au sujet de prisonniers en fuite à Utzenstorf, 1799. Pièce de 40 batz, 1798. Pour faciliter la circulation de la monnaie, les nouvelles pièces avaient la même valeur que les anciennes. Cette monnaie était alors l’équivalent d’un neutaler en argent. |
65 | Bâton de grand sautier en ébène et argent doré, fabriqué en 1751 par le ceinturier Johann Im Hoof. Le grand sautier municipal servait de huissier lors des élections et des audiences au tribunal et assumait également des tâches policières. |
66 | Tambour militaire avec les armoiries de Berthoud, XVIIIe ou XIXe siècle. Le crieur municipal annonce les communications officielles à l’aide du tambour. |
67 | Splendeur baroque L’ancienne mairie étant délabrée, la ville de Berthoud souhaite la rénover. En 1745, la maison vieille de 400 ans est détruite et remplacée par un palais baroque. Le matériel de construction provient de carrières de la région et des forêts municipales. Le conseil se réunit dans le palais, les faiseurs d’opinions se rassemblent dans le bistrot, les visiteurs étrangers logent dans les élégantes chambres d’hôtes. Même la bibliothèque et la société de lecture sont situées un temps dans la maison. Au XIXe siècle, le palais devient le local du cercle libéral qui se réunit autour des frères Schnell. Ils y esquissent la première constitution démocratique du Canton de Berne. |
68 | Ebauche de projet pour la nouvelle mairie jamais réalisée, vers 1745. L’original est détenu par la Bourgeoisie de Berthoud. |
69 | De la soupe au poulet pour les héroïnes En 1388, en pleine nuit, une horde de brigands en provenance d’Argovie s’approche de la ville de Berthoud. Près de Bickigen, à quelques kilomètres de la ville, les habitants de Berthoud – y compris des femmes – les font déguerpir. Dès lors, pour remercier ces braves citoyennes, les autorités bernoises leur offrent chaque année de la soupe au poulet. En 1665 encore, l’avoyer de Berthoud annonce qu’on doit « donner aux femmes d’ici des poulets, selon la vieille coutume, le jour après le nouvel an. » En 1736, l’avoyère veut mettre un terme à cette tradition, mais les citoyennes adressent une supplique au Conseil à Berne. Les Conseillers décident que les citoyennes de Berthoud doivent toujours recevoir des poulets. Préparer la soupe, par contre, reste à leur charge. Cette « vieille coutume » persiste jusqu’en 1798. Aujourd’hui, la soupe de poulet bouillie est servie en février. |
70 | Bol de soupe en étain avec anses et pommeau en bois provenant d’un ménage riche de Berthoud, vers 1750. |
71 | Bol de lavage pour les mains au vernis vert de Johannes Vögeli, 1696. Le maître fumiste avait un atelier dans la ville inférieure. Bol de soupe au vernis blanc d’Emanuel Aeschlimann, vers 1775. Le maître fumiste avait un atelier dans la ville supérieure. Le bol est plus grand et richement décoré que de coutume. |
72 | Le cadavre volé Johannes Kupferschmid est la première personne de Berthoud ayant réalisé des études de médecine. Quand le charpentier Daniel Osti tombe et meurt lors de travaux de réparation du toit de la mairie de Berthoud, le docteur Kupferschmid se précipite. Il a besoin d’un cadavre pour ses recherches anatomiques et fait alors disparaître discrètement la dépouille. Dans son pavillon de jardin et face à des étudiants, Kupferschmid autopsie le charpentier décédé tandis que le pasteur Gruner enterre un cercueil plein de pierres, ne se doutant pas de la supercherie. Quand le blasphème est percé au grand jour, Gruner porte plainte contre le docteur. Bientôt, les troubadours répandent dans la ville les nouvelles du scandale. Kupferschmid doit payer une amende. Sa réputation est ruinée et il s’exile à Soleure. |
73 | Carreaux de poêle avec vue de Berthoud, vers 1750. La maison à côté de l’église est la maison du pasteur où vivait le pasteur Gruner à cette époque. Dans le jardin du docteur Kupferschmid au Kreuzgraben, on aperçoit de petites bâtisses. C’est là qu’il autopsia le corps. |
74 | Sélection d’objets que l’on pouvait admirer dans le cabinet de curiosités de la bibliothèque municipale. |
75 | Le premier cabinet de curiosités de Berthoud La bibliothèque municipale La bibliothèque municipale existe depuis fort longtemps. En 1729, le pasteur Johann Rudolf Gruner contribue à la création d’une bibliothèque publique à Berthoud, une des premières de tout l’Etat de Berne. Les citoyens éduqués et riches donnent livres et argent à la bibliothèque, de même que toutes sortes de curiosités. Au fil du temps, un cabinet de curiosités composé de fossiles, minéraux, antiquités et monnaies se constitue. Gruner lui-même donne 53 livres et 15 objets rares à la bibliothèque. |
76 | Pichet en étain d’Abraham Leu, XVIIIe siècle. Le fondeur d’étain de Berthoud fabriqua ce pichet comme récompense pour la compétition de tir municipale. |
77 | Creuset de fonderie en graphite et en argile, probablement du XVIIIe siècle. Ces creusets étaient utilisés pour fondre des métaux non ferreux. Le fondeur de cuivre Samuel Dür utilisait ce creuset vers 1800 dans son atelier à la Metzergasse 6. |
78 | Sculpture en grès de Michael Langhans de Berne, 1716. Le sculpteur créa ce lion après le grand incendie de 1715 comme nouvel emblème de la confrérie des tanneurs à la Metzergasse. |
79 | État dans l’État Berthoud et ses territoires Vers la fin du Moyen Âge, la ville de Berthoud achète du terrain et des droits dans dix-neuf villages de l’Oberaargau. Les anciens seigneurs s’étant appauvris, ils avaient besoin de vendre des biens. Jusqu’en 1798, Berthoud règne sur les baillages de Grasswil et de Lotzwil. Un conseiller de Berthoud y dirige la basse justice et réclame les amendes à l’attention des caisses de la ville. Berne autorise la ville de Berthoud à accepter des soi-disant bourgeois forains de huit paroisses de l’Emmental. Ces personnes habitaient à l’extérieur de la ville, mais disposaient des mêmes droits que les bourgeois de la ville. Berne accordait à Berthoud alors un droit unique à l’autogestion. |
80 | Vitrail avec quatorze membres du disctrict juridique d’Oberburg, 1591. Berthoud avait le droit d’accepter des bourgeois forains dans la paroisse d’Oberburg. Vitrail avec douze membres du Petit Conseil de Berthoud incluant les armoiries de la ville, 1681. Deux armoiries de conseillers ont été perdues. Vitrail, 1656. Le conseiller de Berthoud Heinrich Stähli offrit ce vitrail à une maison du baillage de Lotzwil. Lotzwil appartenait à la ville de Berthoud. |
81 | Étalon de poids composé de dix pièces en laiton, Berthoud 1664. Étalon en bronze pour liquides, Berthoud 1663. Du XIVe au XIXe siècle, on utiliait à Berthoud ses propres mesures qui différaient légèrement de celles utilisées dans la ville de Berne. |
82 | Riches Jacques Deux commerçants de Berthoud et leurs maisons Tandis que la Guerre de Trente Ans met la moitié de l’Europe à feu et à sang, deux citoyens de Berthoud font fortune: Jacques Trechsel (1578-1645) et Jacques Fankhauser (1605-1657), sont tous deux commerçants de toiles, de fer et de vin. Ils font bâtir de superbes demeures autour de la place centrale. Dans celle de Trechsel, les peintures du plafond et des murs existent encore ; dans celle de la famille Fankhauser, une chambre boisée avec son buffet d’apparat a survécu. |
83 | Heurtoir, vers 1630 de la maison Trechsel, à Berthoud. |
84 | Verres de Venise avec fil blanc au pied, vers 1700. De la maison Fankhauser, à Berthoud. |
85 | Timbre de sceau du chapitre de Berthoud, vers 1600. 25 paroisses de l’Emmental composaient alors le chapitre de Berthoud. |
86 | Scorie de forge, XVIe ou XVIIe siècle. Les déchets du travail du fer peuvent provenir de différents types de forges ainsi que de cloutiers, de couteliers ou de charrons. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Plaque de bronze ou de cuivre, éventuellement provenant d’un chauderon, âge inconnu. Les récipients en métal non ferreux étaient précieux. S’ils ne pouvaient plus être réparés, on les fondait à nouveau. Prêt du Service archéologique du canton de Berne |
87 | Bâton de justice de Berthoud en forme de masse d’armes, acier avec poignée en velours, XVIe siècle. Le juge portait ce bâton comme symbole de son pouvoir lors des procès. Plaquette de fifre municipal avec les armoiries de Berthoud entourés de vrilles en argent doré de l’orfèvre Bernhard Tillmann de Berne, 1531. Les fifres municipaux jouaient lors des exercices militaires et des fêtes profanes et religieuses. |
88 | Ventouse en céramique de la maladrerie de Berthoud, XVIe siècle. En posant des ventouses brûlantes sur la peau et en les laissant refroidir se crée un vide censé expurger les liquides nocifs du corps. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Pot pour onguents, terre cuite avec vernis de plomb vert, provenant de la maladrerie, XVIe siècle. À la fin du Moyen Âge, la maladrerie servait de foyer pour les lépreux en dehors de la ville. Prêt du Service archéologique du canton de Berne |
89 | Déchets de tannerie de la ville inférieure : parties de crânes avec cornillons de vaches, XVe ou XVIe siècle. Prêt du Service archéologique du canton de Berne |
90 | Travail de maître sculpteur L’église municipale de Berthoud En 1490, la nouvelle église municipale de Berthoud est ouverte au public. Il s’agit d’une énorme bâtisse pour les 900 personnes habitant ici à l’époque. L’intérieur ne sera terminé que vingt ans plus tard. La pièce maîtresse est le jubé, une barrière qui sépare le chœur de la nef. Douze sculpteurs travaillront pendant plus d’un an pour créer le jubé qui orne actuellement la galerie de l’orgue derrière la nef. L’église du gothique tardif remplace celle construite lors de la fondation de la ville vers 1200. Dès cette date, les ducs et la population assistent à la messe dans cette église, bien qu’elle soit considérée uniquement comme chapelle et appartenant à la paroisse Saint-Georges de Oberburg jusqu’en 1401. |
91 | Moulage en plâtre d’une fleur crucifère du jubé de l’église municipale. Original de l’an 1741. Tessons des vitraux de la première église de Berthoud, XIVe siècle. Les vitres colorées sont peintes en grisaille. |
92 | Assiégée et sous les feux Berthoud devient bernoise Lorsque les Kybourg se retrouvent à court d’argent, ils décident d’attaquer Soleure, s’exposant aux représailles de Berne. En 1383, Berne assiège pendant 45 jours la ville et le château de Berthoud. Les alliés de Berne participent à l’effort de guerre en apportant des canons. Acculés, les comtes de Kybourg se voient contraints de vendre la seigneurie de Berthoud à Berne. La ville de Berthoud ressort toutefois indemne de la guerre et conserve tous ses droits, malgré la loyauté de la commune aux Kybourg et la déclaration de guerre adressée à Berne, ville pourtant bien plus puissante que Berthoud. Sous le règne de Berne, un Petit Conseil de douze bourgeois de Berthoud peut faire justice dans la ville. Les jugements de ce tribunal sont sans appel. |
93 | Déclaration de guerre de la ville de Berthoud à l’adresse de Berne, octobre 1382. L’original se trouve aux Archives de l’Etat de Berne. |
94 | Berne achète la ville de Berthoud en 1384. Illustration des chroniques de Berne de Diebold Schilling, 1483. |
95 | Sceau moderne réalisé à partir du timbre utilisé par le couvent « Barfüsserkloster » de 1378 jusqu’en 1528. Il représente Abraham voulant sacrifier Isaac. Les comtes de Kybourg fondèrent le couvent des franciscains. Il se trouvait près de l’actuel pont de Stalden jusqu’à la Réforme de Burgdorf en 1528 et abritait l’une des premières imprimeries de Suisse. Pfennigs des Kybourg. A gauche : Eberhard II., 1330/35. A droite : Hartmann III., 1360/75. Ces bractéates faits d’une mince plaque d’argent proviennent de l’atelier monétaire de Berthoud. |
96 | L’air de la ville rend libre ! Sous le règne des Kybourg Le comte Eberhard II de Kybourg règne sur la ville de Berthoud. Le 7 décembre 1322, il donne un document à la ville : une charte de franchises, confirmant les anciens droits et en accordant de nouveaux. Les frontières de la ville y sont également consignées. Le comte a besoin de la bienveillance de la population. Berthoud jouit de grandes libertés sous le règne des Kybourg. La ville a l’autorité, par exemple, pour juger elle-même les crimes passibles de la peine capitale. Elle reste cependant sujette de ses souverains et doit les soutenir en 1382 lors de la guerre contre Berne. |
97 | Handfeste du 7 décembre 1322 (reproduction). Texte en latin sur le parchemin. Le sceau d’Eberhard II de Kybourg manque. L’original se trouve aux archives de la Bourgeoisie de Berthoud. |
98 | Moulage en plâtre du deuxième sceau de la ville. Inscription : S CIVIUM DE BVRChTORF (Sceau de la ville de Berthoud). Utilisation prouvée de 1276 jusqu’en 1343. |
99 | Pas de ville sans ouvriers Trouvailles issues des ateliers de Berthoud Depuis le Moyen Âge, des ateliers spécialisés approvisionnent la population de la ville et des alentours avec leurs produits. A Berthoud, des déchets comme des os, de la corne ou des bois furent trouvés à proximité d’ateliers ayant produit des peignes, des dés et des chapelets conservés jusqu’à ce jour. Des céramiques trouvées à Berthoud laissent penser qu’il y existaient plusieurs poteries. Dans les terrains alluviaux de l’Emme, à l’ouest de la colline du château, se trouvait à partir du XIIe siècle le quartier des artisans appelé Holzbrunnen. |
100 | Tessons de récipients en terre cuite grise, vers 1200. La plus vieille trouvaille de céramiques dans la ville supérieure de Berthoud. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Fusaïole en céramique, du XIIIe au XVe siècle, trouvée dans la ville inférieure. Les fusaïoles servaient de poids lors du filage au fuseau. La fusaïole était attachée à un bâton en bois. Les fusaïoles légères servaient au filage de laine; les plus lourdes au filage de lin. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Bordure d’un pot à trois pieds, XIIIe siècle, trouvé dans le fossé du château. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Fragments de chaudrons et de petits pichets, 1ère moitié du XIIIe siècle. La plus vieille trouvaille de céramiques dans la ville inférieure de Berthoud. Prêt du Service archéologique du canton de Berne |
101 | Anneau en or, XIIIe ou XIVe siècle, trouvé dans la ville inférieure. Ce type d’anneau était surtout porté par les évêques et les abbés. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Anneau en os d’un chapelet, XIIIe ou XIVe siècle. Prêt du Service archéologique du canton de Berne Os médiéval. Déchet de la production de chapelets ou de boutons dans la ville inférieure. Prêt du Service achéologique du canton de Berne Andouiller, vers 1200. L’atelier de la ville supérieure devait produire des peignes. Prêt du Service archéologique du canton de Berne |
102 | Au XIIe siècle, on trouvait à proximité du château un quartier commerçant du nom de Holzbrunnen (puits en bois). On y découvrit ce conduit d’eau. L’épicéa dont il est composé fut abattu en 1150. Prêt du Service archéologique du canton de Berne |
103 | Les origines de Berthoud La première peuplade du rocher du château A l’emplacement actuel du foyer du château, des hommes et des femmes vivaient et travaillaient déjà il y a plusieurs milliers d’années. En 2018, le Service archéologique du canton de Berne a découvert deux fosses remplies de vestiges. Le plus ancien d’entre eux date du Néolithique et a 5600 ans. Bien plus tard, à l’âge du bronze vers 900 avant J.-C., une maison en rondins dotée d’une cave se trouvait là. Elle fut détruite par un incendie et la cave fut remplie de décombres. Quelques articles de ménage furent très bien conservés : de la vaisselle en céramique, des poids pour tisser et un croissant de lune en grès. À quoi pouvait-il bien servir ? Nous aimerions bien le savoir ! |
104 | Croissant de molasse, colline du château de Berthoud, âge du bronze tardif (9e-8e s. av. J.-C.). Environ 700 croissants ont été exhumées à ce jour en Suisse. La plupart sont en argile cuite, une douzaine seulement en molasse. Toutes sont décorées de motifs, de lignes ou de cercles. Découvertes de l’âge du bronze, colline du château de Berthoud, vers 900 avant J.-C. Certains gobelets portent des décorations partiellement renforcées de traits blancs en calcaire. Des fusaïoles et des pesons de tisserand témoignent d’une occupation de la colline du château il y a 3000 ans. Prêts du Service archéologique du canton de Berne |
105 | Traces romaines dans l’Emmental Un cadeau aux dieux ? Dans la région, les traces de l’époque romaine sont rares. En 2017, 70 pièces de monnaie romaines ont été découvertes près de Luterbach. Elles ont été déposées là entre 50 et 180 après Jésus-Christ. Les très petites valeurs de la majorité des pièces laissent supposer qu’elles ont été offertes aux dieux en guise de remerciement. |
106 | Un pour deux Aujourd’hui, il ne viendrait à l’idée de personne de couper une pièce en deux et de l’utiliser pour payer dans un magasin. Chez les Romains, c’était une méthode répandue pour ajuster la valeur des pièces de monnaie au fil du temps. Une pièce de monnaie a probablement été divisée sur place pour que deux personnes puissent rendre hommage aux dieux. |
107 | Monnaies romaines, site de Grosshus près de Luterbach As coupé en deux, Tibère, env. 22/23-30 ap. J.-C. As, Claudius, 41-54 ap. J.-C. As, Néron, 62-68 ap. J.-C. As, Titus, 80-81 ap. J.-C. As, Marc Aurèle, 161-180 ap. J.-C. L’as est la plus petite monnaie romaine en usage dans la région. Les exemplaires exposés à l’avant sont particulièrement bien conservés. Ils représentent les empereurs romains qui régnaient à l’époque. Prêts du Service archéologique du canton de Berne |